La question de la responsabilité est maintenant posée après la collision entre un bus de transport interurbain et un bus qui a fait 53 morts et 29 blessés graves dans l’ouest du Cameroun. Beaucoup disent que la présence de pompiers dans la ville de Dschang, équipés d’eau et de matériel de pointe, aurait pu réduire le nombre de morts et sauver de nombreuses vies.
En effet, l’unité de pompiers de cette commune du Cameroun n’est pas équipée. Les flammes ont consumé les passagers du bus pendant plusieurs heures sans aucune intervention des pompiers.
Accusés d’avoir escorté le camion de produits pétroliers d’origine inconnue, les services douaniers sont sur la sellette.
Le commandant du groupe actif des douanes veut connaître l’origine de la cargaison frelatée à l’origine du drame et éclaircir les responsabilités. Il convoque une réunion aujourd’hui.
Selon une note des services de sécurité, la cargaison de carburant de contrebande était escortée par un gendarme et un douanier qui ont pris la fuite immédiatement après l’accident. À quelle unité appartenaient-ils ? Font-ils partie du réseau de trafic ?
Le voyage de nuit, le bouc émissaire ?
La question du voyage de nuit refait surface. Le ministre des transports a annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités de chacun et « prendre les mesures appropriées ».
En attendant, il estime que l’accident du mercredi 27 janvier 2021, qui a causé la mort de 53 personnes et blessé gravement 29 autres, « met en évidence le problème des déplacements nocturnes dont certaines entreprises de transport interurbain de passagers sont friandes ». Il envisage leur « encadrement ».
Le drame survenu le 27 janvier 2020 est l’un des accidents de la route les plus meurtriers de l’histoire du Cameroun. Elle soulève également la question de la surcharge des bus de transport interurbain au Cameroun.
La navigation à vue
En 2011, Bello Bouba Maigari, le ministre des transports de l’époque, avait interdit les voyages de nuit au-delà de 21 heures. Les autorités camerounaises ont estimé que ces trajets représentaient 5 % du trafic de passagers mais étaient à l’origine de 35 % des accidents. Sous la pression des syndicats financés par les promoteurs des compagnies de transport, le gouvernement a fait marche arrière.
En attendant les nouvelles mesures, les autorités camerounaises, dont le chef de l’État, ont adressé leurs condoléances aux familles des victimes.