Pékin espère que toutes les parties vont régler leurs différends afin de maintenir la stabilité politique et sociale.
L’histoire se répète en Birmanie. Les militaires ont pris le pouvoir ce lundi 1er février et ont arrêté la Première ministre Aung San Suu Kyi. Informée, la Chine n’a pas tardé à réagir : « Nous espérons que toutes les parties vont régler leurs différends dans le cadre de la Constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale », a affirmé le porte-parole de la diplomatie chinoise, soulignant que la Chine cherche toujours « à mieux comprendre la situation actuelle. »
Il y a trois semaines, Wang Yi était en visite dans le pays. On se remémore de la photo au palais présidentiel de Naypyidaw : Aung San Suu Kyi en compagnie du ministre chinois des Affaires étrangères.
Ou encore les agences de presse officielles qui accueillaient avec joie les dons de vaccins chinois anti-Covid. Ainsi que le renforcement du partenariat avec ce pays des nouvelles « routes de la soie » chinoises. Des routes qualifiées de « routes de la paix » par la conseillère d’État birmane lors de la visite de Xi Jinping en janvier 2020.
Le corridor économique Chine-Birmanie est une priorité pour Pékin avec plusieurs projets en gestation : Projets gaziers, hydrocarbures, port en eau profonde, train reliant la Chine au golfe du Bengale. La Chine consent le gouvernement de la LND, et n’apprécie guère l’instabilité à ses frontières.
Une « catastrophe » pour les Birmans
Phil Robertson, le représentant régional de Human Rights Watch, a également réagi après ce coup d’État a pris tout le monde par surprise : « Pour être franc, on pensait qu’ils bluffaient. En fait cela ressemble beaucoup à ce qui s’est passé aux États-Unis avec Donald Trump, mais dans le style birman : des allégations de fraude électorale massive sans preuve. Mais on pensait que c’était juste une façon pour les militaires de faire pression sur Aung San Suu Kyi et la Ligue pour la Démocratie. », confie Phil Robertson, joint par RFI.
« Le fait qu’ils osent aller jusqu’à monter un coup d’État sur un prétexte de situation d’urgence fabriquée de toutes pièces, c’est une véritable catastrophe pour le peuple de la Birmanie. C’est comme s’ils jetaient à la poubelle une victoire électorale écrasante d’un parti pro-démocratique dans des élections qui ont été constatées par tous les observateurs locaux et internationaux comme des élections justes et valides. », conclut-il.