Depuis le déclenchement de la crise anglophone, les avocats exigent que leurs clients soient jugés en anglais.
Huit jeunes gens détenus à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé comparaissaient devant le tribunal militaire le 18 février dernier. Ils sont accusés d’actes de terrorisme, de sécession, de révolution, d’insurrection en bande armée, dans la crise sécuritaire au Nord-Ouest et Sud-Ouest. D’après les informations rapportées par le quotidien Le Jour, n°3367, leur affaire a été renvoyée pour absence d’un traducteur.
Indisponibilité
Selon le ministère public, le traducteur n’a pas signalé qu’il devrait être absent à l’audience. C’est la raison du renvoi de l’audience au 18 mars 2021. Le ministère public a été chargé de savoir pourquoi le traducteur était présent, surtout s’il est définitivement indisponible. Afin que le tribunal ne soit confronté à aucune difficulté.
Le 18 février, le collège des trois juges que conduisait madame Akoa, était constitué de magistrats francophones.
Depuis le déclenchement de la crise anglophone, les avocats ainsi que les détenus, ne cessent de dénoncer la « francophonisation », des procédures judiciaires au tribunal militaire. Pourtant, au Cameroun la constitution reconnaît que l’anglais et le français sont deux langues officielles d’égale valeur. Selon eux, les procès en français violent les droits e la défense.
Jugez- nous en anglais
En février 2018, lors d’une audience au tribunal militaire de Yaoundé, l’activiste Mancho Bbc, poursuivi au moment des faits pour les mêmes charges avait été interrogé en français par la présidente du tribunal sur son identité. « I don’t speak french », « Je ne parle pas français ) avait-il répondu aux membres.
Me Agbor, avocat au Barreau du Cameroun, arrêté en janvier 2017, dit être frustré de voir de quelle manière sa manière judiciaire s’est déroulée.« Je ne comprenais pas ce que les juges disaient pendant certaines audiences. Le traducteur et l’interprète ne me permettaient pas de bien cerner les contours de l’audience ».