Ces irrégularités jettent le doute sur les résultats qui ont été proclamés par la CENI.
Au Niger, l’Observatoire du processus électoral (Opele) appelle la Cour constitutionnelle à examiner en toute impartialité le processus de validation des résultats du second tour de l’élection présidentielle.
Maikoul Zodi est le coordonnateur national de l’organisation « Tournons la page », membre de l’Opele : « Dans la région d’Agadez, de Tahoua, c’était flagrant. Par exemple, il y a une commune nomade où la population n’atteint pas le nombre d’électeurs, c’est inquiétant quand on doit constater qu’il y a plus de 103% de taux de participation dans des communes nomades où les gens sont avec leurs animaux, sont en brousse, ils ne venaient même pas voter. En zone sédentaire, vous constaterez que le taux tourne entre 40 et 50%. Nos observateurs qui étaient sur le terrain ont aussi photographié des PV, et quand on a fait la comparaison au niveau de la CENI, nous avons constaté que les PV ne concordent pas avec les PV centralisés au niveau de la Commission. », déplore-t-il.
La région de Tahoua
Ces irrégularités constatées jettent le doute sur les résultats qui ont été proclamés par la CENI, selon Maikoul Zodi : « Effectivement, parce que ces irrégularités concernent la région de Tahoua, c’est cette région qui a fait basculer la balance. Ça ne se fait pas, la configuration socio-politique du Niger ne peut pas se permettre ça. »
Il faut noter que l’Opele avait envoyé, le 21 février, des milliers de volontaires dans toutes les régions du pays pour observer le vote. Son rapport, publié mardi 2 février, note de nombreuses irrégularités qui vont du retard du matériel électoral, en passant par les violences terroristes qui ont fait huit victimes. Sans oublier des achats de conscience et surtout des falsifications de PV de résultats.