Selon l’accusation, les sommes qui auraient été détournées par Michel Djamba, le patron des inspecteurs de l’enseignement public, sont évaluées à plus de 10 millions de dollars.
En République démocratique du Congo (RDC), deux hauts fonctionnaires du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) sont poursuivis devant la cour d’appel de Kinshasa.
Le procès a commencé hier vendredi avec une première audience retransmise à la télévision publique. Le parquet s’est appuyé sur le rapport de l’inspection générale des finances qui poursuivait une dizaine de personnes mais seulement Michel Djamba, inspecteur général de l’EPST et Delon Kampay le directeur du Service de contrôle et de la paie des enseignants (SECOPE), ont été inculpés. Puis placés en détention depuis janvier au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa.
Selon l’accusation, les sommes qui auraient été détournées par Michel Djamba, le patron des inspecteurs de l’enseignement public, sont énormes. Plus de 10 millions de dollars dont plus de la moitié par des retraits « irréguliers ». Mais devant les juges, l’accusé a affirmé avoir toutes les preuves.
Il s’est défendu prétendant que certaines dépenses étaient faites pour « sauver l’honneur du pays ». Notamment pour l’organisation de l’examen d’État en pleine période de Covid-19 l’an dernier. D’après ses avocats, les enquêtes de l’IGF à la base des poursuites n’ont pas pris en compte les explications de leur client.
Une demande la liberté provisoire
S’agissant de Delon Kampay, il est poursuivi pour un détournement de plus de 6 millions de dollars de frais de fonctionnement de son service pour les deux premiers trimestres de 2020.
Les deux prévenus demandent la liberté provisoire. Les audiences reprennent mardi, mais pour les syndicats d’enseignants constitués partie civile avec l’État, ce procès n’est qu’un début. Ils déclarent attendre que la justice se penche sur le financement de la gratuité de l’enseignement primaire.
La Banque mondiale a suspendu un financement de 100 millions de dollars pour ce programme gouvernemental après des révélations de fraudes. Soit par des listes bombées d’enseignants fictifs dans des écoles inexistantes ou alors de fausses factures…