Les enfants soldats et autres victimes du chef de milice congolais Bosco Ntaganda vont se voir attribuer des millions de dollars par la Cour pénale internationale.
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI), réunis à La Haye lundi, ont décidé que les victimes du criminel de guerre Bosco Ntaganda devraient recevoir un total de 30 millions de dollars (25,3 millions d’euros) en compensation.
Les juges ont demandé au Fonds d’affectation spéciale pour les victimes du tribunal de mettre en place des programmes, notamment de formation professionnelle, pour soutenir les victimes de ses crimes. Ils ont déclaré que Ntaganda, condamné en 2019 à 30 ans de prison, n’avait pas les ressources nécessaires pour payer lui-même l’indemnisation.
Ntaganda a été emprisonné pour meurtre, viol et autres atrocités commises lorsqu’il était chef militaire de la milice de l’Union des patriotes congolais (UPC) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en 2002-2003.
Des centaines de civils ont été massacrés et plusieurs milliers ont été forcés de fuir pendant les violences.
Qui peut prétendre à des réparations ?
Les juges ont été unanimes dans leur décision de réparation, ce qui constitue un nouveau record pour la Cour.
« La Chambre encourage le Fonds au profit des victimes à compléter les indemnités de réparation dans la mesure du possible et à s’engager dans des efforts supplémentaires de collecte de fonds si nécessaire pour compléter la totalité de l’indemnité », a déclaré le juge Chang-ho Chung.
Le fonds, qui repose sur des contributions volontaires, disposait d’environ 18 millions d’euros de réserves en 2018. Une grande partie de cette somme avait déjà été promise dans d’autres cas.
Parmi les victimes éligibles pour le programme de réparation, il y aurait des enfants soldats sous le commandement de Ntaganda, des victimes de viols et des enfants nés de viols. La nature collective du programme de réparation signifie qu’il n’y aura pas de versements individuels.
Qui est Ntaganda ?
Ntaganda est devenu le premier suspect de la CPI à se rendre à la Cour en 2013, surprenant les diplomates lorsqu’il s’est rendu aux autorités de l’ambassade américaine à Kigali, la capitale du Rwanda. Il a été transporté par avion à La Haye peu de temps après.
De 2002 à 2003, le chef rebelle congolais, connu sous le nom de « Terminator », a dirigé les troupes de l’UPC qui étaient accusées de perpétrer une multitude d’abus, notamment des meurtres, de l’esclavage sexuel, du recrutement d’enfants soldats et des viols.
Plus récemment, il a commandé la milice connue sous le nom de M23. On pense qu’il s’est enfui au Rwanda avec certaines de ses troupes après une défaite infligée par les troupes gouvernementales de la RDC.