Au moins 31 personnes ont été tuées au Nigeria dans trois attaques distinctes meurtrières menées par des groupes criminels, ont indiqué jeudi des habitants à l’AFP.
Mercredi, des hommes à moto ont envahi le village de Damaga, dans l’État de Zamfara (nord-ouest).
« Les bandits sont arrivés vers 1h00 du matin et ont commencé à tirer sans discernement. Ils ont tué treize personnes », a déclaré Ayuba Musa, un villageois.
Ces hommes armés « ont volé des vaches, des moutons et des chèvres, ils n’ont même pas épargné les poulets », a-t-il ajouté.
La fusillade a semé la panique dans le village, où les élèves du collège ont immédiatement fui leurs classes de peur d’être enlevés, a raconté à l’AFP un autre habitant.
Depuis une dizaine d’années, des groupes criminels, appelés « bandits » par les autorités, terrorisent les populations du nord-ouest et du centre du Nigeria.
Ils attaquent les villages, volent le bétail et kidnappent des personnalités locales ou des voyageurs pour obtenir une rançon sur les routes.
Ces derniers mois, ils ont multiplié les attaques contre les écoles, provoquant l’émoi dans le monde entier.
En moins de trois mois, quatre enlèvements massifs d’élèves ont eu lieu dans ces régions pauvres et rurales du Nigeria.
En février, près de 300 filles ont été enlevées dans une école de l’État de Zamfara, puis relâchées.
Mercredi, un groupe criminel a également attaqué le village d’Osewu dans l’État central de Nasarawa, tuant 17 personnes, dont un chef local.
« Ils ont attaqué les villageois avec des machettes et ont tué 17 personnes », a déclaré à l’AFP un villageois, Idris Habibu.
Les criminels étaient « très nombreux » et les miliciens locaux, chargés de protéger les communautés de ces gangs, « ne pouvaient rien faire », selon lui.
« Les assaillants sont venus avec des armes à feu, mais ils ont attaqué les villageois avec des machettes », a déclaré un autre habitant, Abdullahi Omeiza, confirmant le nombre de personnes tuées.
Mardi, une bande criminelle a tué une personne et en a blessé 18 autres dans l’attaque du village de Kapana, dans le district de Munya, dans le centre de l’État du Niger.
« Nous avons perdu une personne dans l’attaque des bandits et 18 autres ont été blessées par balles », a déclaré à l’AFP Andrew Danjuma Jagaba, député de cet État.
Contactée par l’AFP, la police de ces États n’a pu être jointe jeudi après-midi pour confirmer ces attaques.
Face à l’insécurité qui sévit dans le Nord-Ouest, le président nigérian Muhammadu Buhari est sous pression.
Lors d’une réunion à Abuja jeudi, le président a déclaré avoir demandé aux responsables de l’armée de frapper « plus fort » pour réprimer la criminalité dans la région.
« Toute personne portant un AK-47 (une kalachnikov) doit être abattue », a-t-il menacé, selon un communiqué de la présidence.
L’armée nigériane opère dans ces régions depuis 2016, mais sa priorité reste le nord-est du pays, en proie à une rébellion jihadiste depuis 2009.
Mardi, le gouverneur de l’État de Zamfara a déclaré que 6 000 soldats supplémentaires seraient bientôt déployés, mais la présidence et l’armée ont ensuite affirmé ne pas être au courant.