Le membre de la coalition « Tournons la page » est accusé de tentative de déstabilisation de l’Etat et des institutions.
Alexandre Ibacka Dzabana, 77 ans, coordonnateur de la Plateforme congolaise des ONG des droits humains et de la démocratie, a été interpellé jeudi matin. Il est accusé de tentative de déstabilisation de l’Etat et des institutions à seulement dix jours de l’élection présidentielle.
Le membre du mouvement M22 et de la coalition « Tournons la page » est sorti de son domicile jeudi matin. C’est alors qu’au moins trois personnes en civil l’emmènent contre sa volonté dans leur voiture.
« Il y a des éléments matériels qui relèvent du secret des services de renseignement qui ont justifié son interpellation et son actuelle audition par les services spécialisés. Il y a une intelligence avec les officiers congolais basés à l’étranger qui aurait pour objectif la déstabilisation du processus actuel puisque, comme vous le savez, nous sommes en situation électorale et les institutions de la République. », explique à RFI Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement.
Arrestation ou enlèvement
Jeudi soir, l’avocat d’Alexandre Ibacka Dzabana n’avait toujours pas pu rencontrer son client. Un collectif de huit organisations de la société civile, nationales et internationales, dénonce cette arrestation. C’est le cas de Trésor Nzila, le directeur de l’Observatoire congolais des droits de l’homme.
« Normalement, ce n’est pas comme ça qu’on interpelle quelqu’un. Il doit recevoir une convocation, une interpellation en bonne et due forme par les services de renseignement. Ça n’a pas été le cas. Là, nous sommes face à une situation que l’on peut qualifier d’enlèvement. C’est inadmissible. Le chef d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, tentative de déstabilisation, est devenue une infraction bateau en République du Congo. C’est une infraction régulièrement utilisée pour réduire au silence les activistes. », déplore-t-il.
Ses confrères de la société civile demandent la libération immédiate d’Alexandre Ibacka Dzabana ou l’ouverture d’une procédure judiciaire conforme au droit.