Un militant des droits de l’homme a été arrêté jeudi à Brazzaville à dix jours de l’élection présidentielle en République du Congo, a-t-on appris vendredi de source officielle.
Le Dr Alexandre Ibacka Dzabana, 77 ans, coordinateur de la Plateforme congolaise des ONG de défense des droits de l’homme, est accusé de « vouloir déstabiliser le processus électoral ».
Il a été arrêté jeudi par des agents de sécurité en civil, selon son groupe (OCDH). Ses proches en France ont également donné l’alerte jeudi à l’AFP.
« C’est un enlèvement car il a été arrêté par des hommes non identifiés. Le modus operandi est celui d’une autre époque », a déclaré Tresor Nzila.
« Nous exigeons sa libération immédiate. Maintenant, s’il y a une procédure régulière, nous exigeons qu’on lui garantisse tous les droits de la défense », a ajouté Nzila.
Le Dr Ibacka Dzabana a été identifié par son avocat dans les locaux du Centre central de renseignement et de documentation, l’ancienne Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).
« Mais son avocat n’a pas été autorisé à lui parler », ont déploré les ONG dans un communiqué.
De source officielle de l’appareil sécuritaire, l’activiste a été arrêté parce qu’il était en contact avec des officiers congolais de l’extérieur dont la mission est de déstabiliser le processus électoral.
L’élection présidentielle est prévue pour le 21 mars. Sept candidats sont en campagne depuis une semaine, dont le président sortant Denis Sassou Nguesso, 77 ans, dont 36 cumulés à la tête du pays. Il brigue un quatrième mandat, un deuxième depuis la réforme de la Constitution de 2015.
Ses adversaires les plus en vue sont ses anciens ministres Mathias Dzon et Guy-Brice Parfait Kolélas, devenus de farouches opposants.
Les ONG demandent également la libération du journaliste Raymond Malonga, directeur d’un hebdomadaire satirique indépendant, très critique envers le gouvernement, arrêté début février pour « diffamation ».