Au moins 15 civils ont été tués par des miliciens dans un village de l’est de la République démocratique du Congo, selon un groupe de surveillance.
Des hommes armés de machettes ont attaqué le village de Bulongo dans la province du Nord-Kivu aux premières heures de lundi et certaines des victimes ont été décapitées, selon les rapports.
« Au moins 15 civils ont été tués la nuit dernière à Bulongo (territoire de Beni, Nord-Kivu) », a publié lundi sur Twitter le groupe Kivu Security Tracker (KST), ajoutant que les Forces démocratiques alliées (ADF) sont suspectées.
Les ADF sont historiquement un groupe islamiste ougandais qui s’est retranché dans l’est de la République démocratique du Congo depuis 1995.
Elle a la réputation d’être la plus sanglante des 122 milices qui sévissent dans l’est de la RDC, dont beaucoup sont un héritage des guerres du Congo des années 1990.
« 12 corps ont déjà été retrouvés (…) certains sont décapités, d’autres éventrés », a déclaré Kasali bin Kapepela, responsable d’une association d’ONG locales de la région.
La population locale s’est rassemblée pour protester contre l’attaque. Un jeune homme a été tué par une balle perdue et un autre a été grièvement blessé lorsque la police a ouvert le feu pour disperser la foule, a déclaré à l’AFP Jean-Paul Muhindo Katembo, un administrateur local de haut rang.
Depuis avril 2019, le groupe État islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de certaines attaques des ADF.
Une source de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC, la MONUSCO, a déclaré que l’attaque s’était produite vers 01h00 GMT (02h00 locales) dans le quartier Mutilipi de Bulongo, et que la force avait envoyé une unité d’intervention rapide en réponse.
Les ADF ont tué au moins 1 219 civils dans la région de Beni depuis 2017, selon la KST.
Les États-Unis ont récemment désigné les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés à ISIS.
Les massacres sont devenus plus fréquents depuis que les forces armées de la RDC ont lancé une offensive en octobre 2019, obligeant les ADF à se scinder en petites unités très mobiles, estiment les experts.