La cour d’assises de Bamako ordonne la fin sans verdict du procès du capitaine putschiste de 2012.
Amadou Sanogo, le capitaine putschiste de 2012, peut retrouver son sourire. Et pour cause, il n’est plus poursuivi pour l’assassinat des 21 militaires bérets rouges retrouvés dans une fosse commune près de Bamako. Idem pour ses coaccusés mais cela ne signifie pas dire qu’ils sont déclarés innocents ou acquittés. Mais plutôt qu’il n’y a plus de procès.
Ce lundi, quand les accusés ont fait leur entrée dans la salle d’audience de la cour d’appel de Bamako, le général Amadou Sanogo était bien identifiable : costume et lunettes noires, il a souri, comme s’il connaissait déjà la bonne nouvelle. Passés les formalités d’usage, le président de la cour a de ce fait pris la parole et a annoncé l’arrêt des poursuites.
Sa décision, explique RFI, est motivée par la loi d’entente nationale. Cette loi, promulguée sous l’ancien régime, permet dans le cadre de la réconciliation nationale d’arrêter, dans certains cas, des poursuites contre des personnes poursuivies de crimes contre le dédommagement des victimes ou de leurs parents.
Dans le cas du procès contre le général Amadou Sanogo et ses coaccusés, plusieurs parents de victimes ont déjà été dédommagés. Leur avocat n’était même pas présent au tribunal ce lundi.
Les parents de victimes choqués
Les accusés sont donc repartis libres. Même si l’on n’est pas rentré dans le fond du dossier et que la justice malienne, pour l’instant, n’a pas permis de savoir précisément comment les 21 militaires bérets rouges ont été tués en 2012 avant d’être retrouvés dans une fosse commune.
Ismaila Fané est le porte-parole de l’Apembra, l’Association des parents et épouses des militaires bérets rouges assassinés. Il est choqué par la décision de la cour d’assises de Bamako : « Je suis vraiment choqué ce matin. J’aurais préféré qu’il y ait des condamnations. Comment des crimes barbares, odieux restent impunis? »
Le procureur de la République dispose de trois jours pour introduire un pourvoi en cassation s’il est opposé à la décision du tribunal.