Les protestataires réclament un changement radical et profond du système en place depuis l’indépendance.
Des centaines d’étudiants ont défilé de la Place des Martyrs, au pied de la Casbah (vieille ville), jusqu’à la Grande poste, lieu de rassemblement emblématique du Hirak, mouvement de contestation contre le régime né le 22 février 2019.
Ils ont affiché leur animosité à la tenue d’élections législatives anticipées le 12 juin : « Le problème réside dans la légitimité et la dissolution du Parlement est une pièce de théâtre », ont-ils scandé.
Après avoir dissout la chambre basse du Parlement le 21 février, le président Abdelmadjid Tebboune a convoqué des législatives anticipées. Une façon de reprendre la main face au retour du mouvement du Hirak après un an de suspension en raison de la pandémie de la Covid-19.
« Nous ne voulons pas une opération cosmétique mais un changement radical et profond du système en place depuis l’indépendance », a déclaré Abdeldjabbar, un étudiant de 24 ans.
« Ces élections ne me concernent pas, je ne voterai pas dans ces conditions, je ne voterai pas tant que ce pouvoir sera en place. Je voterai quand nous aurons un Etat de droit, je voterai quand ma voix comptera vraiment car, pour le moment, ce n’est pas le cas », a ajouté Maassoum, 22 ans.
Les contestataires ont aussi repris les slogans phares du Hirak – pour une « Algérie libre et démocratique » et un « Etat civil et non militaire »– avant de s’éparpiller dans le calme.
Mobilisation hebdomadaire
Depuis le deuxième anniversaire du soulèvement populaire le 22 février, les manifestants du Hirak ont recommencé leurs marches du vendredi, jour de mobilisation hebdomadaire du mouvement. Quant aux étudiants, ils avaient pris l’habitude de manifester le mardi.
Ce n’est pas la première fois cette année que les Algériens descendent dans la rue pour manifester leur mécontentement. En février, plusieurs milliers d’algériens ont manifesté pour dénoncer le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune.