Les camionneurs camerounais dénoncent une double immatriculation et le paiement des cotisations aux syndicats et patrons tchadiens du secteur.
Le torchon brûle entre les transporteurs camerounais et tchadiens sur le Corridor Douala-Bangui et Douala-N’Djamena. Un groupe de camionneurs camerounais a opéré un blocus de l’entrée du Bureau national du fret terrestre du Tchad, provoquant de vives altercations.
Raisons
Les raisons de cet échauffement sont connues. D’après Ibrahima Yaya, le président du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (GTTC), c’est le refus affiché par le Bureau national du fret tchadien (BNFT), de délivrer obligatoirement la Lettre de voiture obligatoire (LVO), aux transporteurs camerounais, sous prétexte qu’ils détenaient un bon de changement. Ce refus, a entraîné une immobilisation conjoncturelle d’une centaine de camions au port de Douala, en partance pour le Tchad.
La lettre de voiture internationale (LVI), est en effet le document capital qui permet à un transporteur d’effectuer le transport de fret dans les corridors routiers direction du Tchad et de la Centrafrique. Le refus de l’organisme de fret tchadien de délivrer ce document aux transporteurs camerounais est en effet à l’origine de la discorde.
Le bon de chargement fait ressortir, sur la base du prix planché, le prix du transport arrêté par le bailleur de fret et le transporteur après négociations.
Manque de communication
Si l’Etat centrafricain, les organismes de fret et les syndicats centrafricains appliquent sans anicroches les instructions des différentes parties prenantes, les responsables tchadiens eux, rechignent à franchir le pas du bon du chargement. D’où la tension du 5 mars 2021.
Un incident que le président du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun dit regretter et justifier par « l’absence de communication entre les syndicats de transporteurs camerounais et les responsables du BNFT».
D’autres frictions opposent les deux camps, notamment : le non-respect de la carte rose en cas d’accident, l’exigence de la cotisation syndicale au profit des syndicats tchadiens ( 50 000 FCFA pour le syndicat des employeurs et 25 000 FCFA pour celui des conducteurs) , le refus de payer les immobilisations etc.