Les Congolais de moins de 25 ans n’ont connu que le président Denis Sassou Nguesso, tout comme leurs parents depuis 1979, à l’exception d’une parenthèse entre 1992 et 1997.
Au Congo-Brazzaville, l’élection présidentielle se tient le dimanche 21 mars prochain. A 48 heures de l’échéance, les jeunes congolais de moins de 25 ans planent dans le doute. Ils craignent aussi bien de plonger dans un avenir incertain que de rejeter le régime en place.
Ils n’ont connu que le président au pouvoir, comme leurs parents depuis 1979, à l’exception d’une parenthèse entre 1992 et 1997. Candidat à sa propre succession face à six adversaires, le président Denis Sassou Nguesso, 71 ans, a promis « une consultation des jeunes sur les réseaux sociaux ».
En effet « plus de 600.000 jeunes se sont connectés sur les trois réseaux (Facebook, Instagram et Twitter) », évaluent les communicants français chargés de sa stratégie, dont Frank Tapiro qui avait rédigé des slogans de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
De son côté, l’activiste Franck Nzila a promu un taux d’abstention record et une campagne contre l’achat du vote des jeunes par le régime. Une pratique connue couramment sous le nom de « je vous achète la bière ».
Le jeu « malsain » du président sortant
« Comment résoudre les problèmes de la jeunesse quand on n’est pas capable de leur donner du travail, quand on n’est pas capable de leur donner du pain, là c’est un réel problème. Je pense que le président Sassou Nguesso surfe sur une mode qui est pour moi assez malsain de passer par l’entremise de la jeunesse pour pouvoir aller faire des chiffres aux élections présidentielles », a-t-il déclaré.
En 2015 les Congolais s’étaient soulevés contre la réforme de la Constitution permettant au président de se représenter après deux mandats.
Mercredi 17 mars, les forces de défense et de sécurité étaient appelés à voter avant le jour du scrutin. Il s’agit d’un vote par anticipation, qui selon les autorités, doit permettre de gagner en temps.
« Ce vote anticipé est juste une application de la loi qui stipule que la force publique vote en premier lieu. Ça permet de gagner certainement en temps », a justifié une source à la a Commission nationale électorale indépendante (CNEI). Elle a indiqué que le dépouillement et la compilation de ce vote anticipé se feront en même temps que ceux du vote général du 21 mars.