Leurs avocats ont saisi cette semaine la Cour de justice de la Cédéao pour qu’elle se prononcer sur une procédure qu’ils croient être défaillante.
En Guinée, les avocats des opposants de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) accusés pour « fabrication et détention d’armes de guerre et atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation », ont saisi cette semaine la Cour de justice de la Cédéao.
Ils demandent à cette juridiction sous-régionale de se prononcer sur une procédure qu’ils croient être défaillante: violation de la présomption d’innocence, violation des droits de la défense, manque de visibilité sur le calendrier judiciaire de ce dossier. Mais surtout mauvais état de santé des opposants dont certains sont atteints du Covid-19.
« Nous demandons à la Cour d’apprécier la situation en urgence. D’une part du fait de la gravité de la violation de leurs droits qui les conduit à être en détention depuis plus de 4 mois sans réelle perspective ou calendrier judiciaire. Le deuxième motif de l’urgence, c’est notre forte préoccupation pour leur santé. Après 4 mois de détention, en pleine période de Covid, ils sont détenus dans un centre de détention qui est gravement affecté par plusieurs cas de Covid. », explique au micro de RFI, Me Ivan Terel, l’un des avocats des opposants.
La prise en charge
Les avocats des opposants de l’UFDG détenus s’inquiètent de l’état de santé de leur client : «y compris pour monsieur Ibrahima Chérif Bah, qui est un homme de 73 ans dont l’état de santé nous préoccupe plus particulièrement. On sait qu’il y a une vraie problématique Covid au sein de ce centre de détention ».
Pour Me Ivan Terel, la longueur de cette détention est également une autre cause d’inquiétude : « Plus de 4 mois de détention, c’est forcément très difficile. Et encore plus difficile dans ce centre-là, dont on sait qu’il est aussi affecté par un problème de surpopulation. »
Approché, le ministère de la Justice assure que les opposants atteints du coronavirus sont « pris en charge et soignés ». Une opération de dépistage des autres détenus avait été lancée la semaine dernière.