Certains analystes s’interrogent sur les capacités de la femme d’Etat à diriger le pays.
Samia Hassan Suluhu, 61 ans, est la présidente de la République unie de Tanzanie depuis le 17 mars 2021.La première femme vice-présidente du pays remplace comme le prévoit la Constitution, John Magufuli décédé mercredi des suites de problèmes cardiaques.
L’arrivée d’une femme à la tête de ce pays d’Afrique de l’Est est un fait inédit : « Le défi du genre pour elle (Samia Suluhu Hassan, Ndlr), en tant que femme, étant un peu décontractée, peut susciter des appréhensions au niveau national sur ses capacités. À moins qu’elle ne démontre le contraire. D’autre part, la population tanzanienne n’a pas démontré qu’elle pouvait avoir confiance en une femme comme présidente. C’est pourquoi des femmes peinent à diriger les partis politiques dans ce pays », explique Javas Bigambo l’analyste politique.
Quoi qu’il en soit, Samia Suluhu Hassan reste aux commandes du pays jusqu’en 2025. Elle pourra alors fait face à l’opposant entre Tundu Lissu lors de la prochaine présidentielle. Un duel homme-femme en vue, tout aussi inédit pour le pays.
Ses premières armes en politique
Une course à deux vitesses entre Tundu Lissu et la présidente Suluhu aujourd’hui, Tundu Lissu écraserait Suluhu, d’après l’analyste Javas Bigambo. Parce que, justifie-t-il, « Tundu Lissu est habile, il sait comment galvaniser les foules. Il a une dextérité politique admirable et a le charisme et la passion qui, manquent beaucoup à la présidente Suluhu et c’est là le problème ».
Diplômée d’un master en économie, la présidente de la Tanzanie est au sommet de l’Etat depuis 2015, aux côtés de John Magufuli. C’est à Zanzibar, son archipel natal, qu’elle fait ses premières armes en politique dans les années 2000.
Elle est nommée plusieurs fois ministre (Femmes, Jeunesse, Tourisme, Commerce) dans ce territoire semi-autonome. Sa compétence lui permet d’accéder à un poste ministériel sur le plan national avant d’être nommée colistière sur un ticket présidentiel.