L’ex-chef de l’Etat centrafricain François Bozizé a pris la tête de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), rébellion qui veut renverser le président Faustin Archange Touadéra réélu en janvier, a affirmé dimanche à l’AFP le porte-parole de la coalition.
Le porte-parole de la CPC, Serge Bozanga, a indiqué à l’AFP que François Bozizé avait répondu favorablement à « l’appel » des six groupes armés membres de la CPC, lui « demandant de prendre la tête » de la coalition « en qualité de coordinateur général ».
Offensive
Quand François Bozizé rentre en Centrafrique à la mi-décembre 2019, tout le monde s’interroge. Sur les conditions de son retour d’abord. L’Ouganda où il vivait était-il au courant de son départ pour Bangui ? Quant aux autorités centrafricaines, dans quelle mesure étaient-elles informées ? « L’énigmatique retour de François Bozizé en Centrafrique », écrit à l’époque l’hebdomadaire Courrier International dans une revue de la presse africaine plus riche en questions qu’en réponses. Seul constat partagé par tous à l’époque : ce retour va changer la donne en République centrafricaine.
La chute du président Bozizé en 2013
François Bozizé est parti presque sept ans plus tôt. En mars 2013, après dix années au pouvoir, il vient d’être lâché par ses homologues tchadien et congolais, Idriss Déby Itno et Denis Sassou Nguesso. Une rébellion, la Séléka, prend le pouvoir à Bangui. Son chef, Michel Djotodia, est le nouveau président centrafricain.
Avec le départ de Bozizé une page se tourne. Longtemps proche de l’ancien président Ange-Félix Patassé, il lui a ravi le poste de président en 2003. La présidentielle très contestée de 2005 va l’installer officiellement au pouvoir, mais va aussi contenir les germes de ce qui sera l’épisode le plus sanglant de l’histoire du pays.
Au début des années 2010, la Centrafrique bascule dans la guerre civile. Une coalition à majorité musulmane, la Séléka, se forme pour faire tomber Bozizé. Elle y parvient assez rapidement, en mars 2013, mais à quel prix ? Les combats contre l’armée soutenue par l’Afrique du Sud, mais aussi contre les rebelles animistes et chrétiens Anti-balakas, soutiens de Bozizé, feront entre 3000 et 6000 morts et forceront près du quart des 4,7 millions d’habitants du pays à fuir leur foyer.