De nombreux Tanzaniens se sont rassemblés, samedi, pour rendre un dernier hommage au président défunt John Magufuli, qui avait constamment minimisé l’épidémie de Covid-19 dans son pays. La cause officielle de son soudain décès, une crise cardiaque, a été remise en cause par l’opposition.
Une foule compacte de Tanzaniens s’est massée sur les trottoirs de Dar es Salaam, samedi 20 mars, pour se recueillir devant le convoi transportant le cercueil du président défunt John Magufuli vers le stade Uhuru (indépendance, en swahili), où avait été dressée une chapelle ardente.
Vive émotion
Première femme à accéder à cette fonction dans le pays, la nouvelle présidente de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, qui a prêté serment vendredi conformément à la Constitution, a ouvert le cortège du gouvernement.
Ce dernier s’est recueilli devant le cercueil recouvert du drapeau tanzanien et celle qui était jusqu’alors vice-présidente a ensuite présenté ses condoléances à la veuve du défunt.
De nombreux Tanzaniens étaient vêtus de noir ou de vert et jaune, couleurs du parti au pouvoir, mais peu portaient un masque sanitaire dans un pays sceptique vis-à-vis du Covid-19, virus que M. Magufuli lui-même avait constamment minimisé.
« Avant de voir le cercueil, je ne croyais pas que notre président était vraiment mort. Je pensais que ce n’était qu’un rêve (…) Mais après avoir vu le cercueil, aujourd’hui je suis convaincu que notre président est mort », confie Pauline Attony, une vendeuse de fleurs, après le passage du convoi.
« Nous avons perdu notre défenseur », estime Suleiman Mbonde, un commerçant. Pauline Attony abonde : « Il était notre défenseur, pour la plupart d’entre nous qui sommes faibles et sans voix, les petits commerçants, les vendeurs de rue. C’était un président très singulier qui a montré un réel amour pour son peuple, en particulier pour les gens de basse classe ».