Le chef des droits de l’homme des Nations unies a mis en garde lundi contre l’aggravation de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo, où près de 3 000 civils auraient été tués l’année dernière.
La Haut-Commissaire des Nations unies, Michelle Bachelet, a déclaré au Conseil des droits de l’homme à Genève qu' »au moins » 2 945 civils avaient été tués dans le conflit, dont « 553 femmes et 286 enfants ».
Ces décès indiquent une augmentation des violations des droits de l’homme de 21 % par rapport à 2019, selon les chiffres publiés par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Le rapport sur les violations en RDC est le dernier des cinq qui ont été produits au cours des 12 derniers mois par le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme.
La Représentante spéciale du Secrétaire général et chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita, a commenté le rapport lundi, déclarant que le conflit armé en RDC entraînait une « détérioration inquiétante de la situation sécuritaire, humanitaire et des droits de l’homme » dans la région, en particulier dans « les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ».
Elle a déclaré qu’un programme de « démobilisation… désarmement, réintégration communautaire et stabilisation » était essentiel pour « endiguer la violence ».
Si l’ONU affirme que la violence est présente dans l’est de la RDC depuis plusieurs années, le conflit s’est intensifié en 2020, les groupes armés menant des attaques en représailles aux opérations militaires des forces gouvernementales, causant des centaines de morts, des enlèvements et la destruction d’écoles et d’hôpitaux.
Le 23 février de cette année, la violence a été portée sur la scène mondiale lorsque l’ambassadeur italien en RDC Luca Attanasio a été tué dans la région du Nord-Kivu du pays, ainsi que son chauffeur Mustapha Milambo et son garde du corps Vittorio Iacovacci.