Des hommes armés, soupçonnés d’être des djihadistes, ont fait irruption dans des villages situés près de la frontière nigérienne avec le Mali, tirant sur « tout ce qui bouge », selon des responsables locaux.
Le bilan de l’attaque de villages dans le sud-ouest du Niger s’est alourdi à au moins 137 morts, a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement.
Cette attaque constitue le massacre le plus meurtrier perpétré par des djihadistes présumés dans ce pays africain ces derniers temps.
« En traitant désormais systématiquement les populations civiles comme des cibles, ces bandits armés ont franchi une étape supplémentaire dans l’horreur et la brutalité », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Zakaria Abdourahamane, dans une déclaration à la télévision publique.
Le gouvernement a révisé le bilan de l’attaque, qui était précédemment estimé à 60 morts.
Que s’est-il passé lors de l’attaque au Niger ?
Des hommes armés sur des motos ont frappé les villages d’Intazayene, Bakorat et Wistane, près de la frontière avec le Mali, tirant « sur tout ce qui bouge », a déclaré un responsable local.
« Le gouvernement condamne ces actes brutaux perpétrés par des individus qui ne connaissent ni la foi ni la loi », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Il a également annoncé trois jours de deuil national à partir de mardi, ajoutant que le gouvernement s’engageait à renforcer la sécurité dans la région et à traduire en justice « les auteurs de ces actes lâches et criminels ».
Augmentation des attaques extrémistes
Ce massacre intervient dans un contexte de recrudescence des attaques après l’élection du président Mohamed Bazoum fin février. Son élection a été confirmée dimanche par la Cour constitutionnelle du pays.
La semaine dernière, 66 personnes ont été tuées dans une attaque similaire dans la région de Tillaberi, une « zone tri-frontalière » où convergent les frontières du Burkina Faso, du Niger et du Mali.
Le président Bazoum a présenté ses condoléances aux familles des victimes dans un tweet lundi, dénonçant la « façon barbare » dont les « terroristes ont frappé les paisibles populations civiles. »
L’attaque a également ravivé le souvenir d’un massacre perpétré en janvier, qui avait fait 100 morts dans deux villages du district de Mangaize, à Tillaberi.
La région est en proie à une activité jihadiste qui, selon les analystes, est aggravée par les offensives antiterroristes qui contribuent à donner naissance à des milices ethniques.
Le Niger lutte contre la propagation de la violence extrémiste meurtrière, avec des insurrections jihadistes qui ont débordé du Mali et du Nigeria.