Selon les partis d’opposition, ce n’est pas en un jour qu’on peut compiler les résultats venus de tout le Congo.
Denis Sassou-Nguesso a été réélu tant que président du Congo-Brazzaville avec 88,57% des voix, selon les résultats provisoires. Après l’annonce de sa victoire, le chef d’Etat a rappelé aux candidats battus que le Congo-Brazzaville était un bien commun.
Mais cette main tendue n’a pas été bien accueillie. L’opposition conteste les résultats provisoires proclamés mardi. Elle dénonce un scrutin « calamiteux », tandis que les observateurs de l’Union africaine ont constaté plusieurs dysfonctionnements dans l’organisation du vote.
Mathias Dzon, arrivé troisième avec 1,90% des suffrages, pense que ces résultats ont été compilés dans la précipitation : « Ce n’est pas en un jour qu’on peut compiler les résultats venus de tout le Congo, et ce n’est pas de cette façon qu’on peut les donner. Il y a quelque chose qui étonne : dans la plupart des résultats, on suit l’ordre de présentation des candidats sur le bulletin de vote. Donc, c’est quelque chose de préconçu. », déplore l’opposant.
Jean-Jacques Yhombi-Opango, allié de feu Guy-Brice Parfait Kolelas, qui est arrivé deuxième avec 7;84% des voix, partage le même avis. Selon lui, la rapidité avec laquelle ces résultats ont été annoncés est douteuse.
Les résultats en provenance des régions forestières
« J’aimerais bien voir avec quel matériel ils ont pu faire. Je veux bien qu’on évolue. On nous dit ici qu’il n’y a pas de biométrie, qu’il n’y a pas toute cette technologie. Le faire aussi vite ? Je suis assez surpris. Ce n’est pas normal. Toutes les compilations ne sont pas encore arrivées à Brazzaville. C’est vraiment très sale. », indique-t-il.
L’opposition conteste également les résultats en provenance des régions forestières dans le nord. Soit à plus de 900 kilomètres de la capitale Brazzaville. Des accusations vomies par Anatole Collinet Makosso, porte-parole de la campagne de Denis Sassou-Nguesso.
« L’État a ses canaux de transmission de l’information. Cela ne doit quand même pas être comparé à l’individu qui ne sait même pas par quel moyen il peut faire parvenir les résultats ici. S’ils étaient mieux organisés, ils pouvaient les avoir. L’État ne doit quand même pas subordonner son fonctionnement à la dextérité, à la diligence ou à la non-diligence des particuliers. Ce n’est pas possible. »