Les syndicats des journalistes ont confié qu’ils allaient intenter une action en justice.
Au Sénégal, les journalistes sont menacés par les autorités depuis le début de l’affaire dite Ousmane Sonko. Ils sont également dans le collimateur des partisans de l’opposant. Leur tort : avoir donné la parole à la femme qui accuse leur leader de viol.
« Notre opératrice de prise de vues a fait l’objet d’attaques physiques de la part des forces de l’ordre parce qu’elle faisait convenablement son travail. Elle a fait un mois, même plus à l’hôpital, hospitalisée parce qu’elle a été brutalisée par les forces de l’ordre. Et quand on voit ces genres de choses dans un pays comme le Sénégal, ça fait mal, ça fait mal pour la liberté de la presse, ça fait mal pour notre démocratie aussi. », explique au micro d’Africanews.com Samba Ardo Ba, rédacteur en chef d’un site web.
Un haut cadre de Dakar a été filmé en train d’ordonner à la police d’utiliser des gaz lacrymogènes sur des journalistes et qui suivaient Sonko. Alors qu’il se rendait au palais de justice le 3 mars pour répondre à la convocation de viol. Et que le régulateur des médias a exigé une suspension de trois jours à deux chaînes de télévision privées pour avoir diffusé des images violentes « en boucle ».
Certains médias devenus des cibles à abattre
Les acteurs politiques, religieux et des syndicalistes sont accusés de vouloir régler des comptes aux journalistes. Dorénavant, il faut trouver des stratégies pour faire son travail.
« Si on en arrive au Sénégal, pays de la démocratie en Afrique de l’Ouest, à ce qu’un journaliste enlève son cache micro pour qu’on ne l’identifie pas à un organe de presse donné, mais attention, ça veut dire que la situation est beaucoup plus grave qu’on ne le pense. Des gens extrémistes de tous bords, du point de vue religieux, du point de vue politique, du point de vue syndical, etc. Ce sont ces gens-là qui, à la limite, instrumentalisent des jeunes qui n’ont rien compris et leur désignent certains journalistes ou certains médias comme des cibles à abattre. On n’est pas dans une guerre civile quand même. », affirme Bamba Kassé, secrétaire général de SYNPICS.
Les syndicats des journalistes ont confié qu’ils allaient intenter une action en justice. Le Sénégal occupe présentement une respectable 47e place sur 180 pays en matière de liberté de la presse.