La Banque mondiale va bientôt entamer le processus d’allocation de quelque 2 milliards de dollars de dons au Soudan, a déclaré un responsable de la banque, représentant le retour du pays dans le système financier international après des décennies d’isolement.
Les domaines prioritaires pour les fonds seront définis à la suite de réunions qui se tiendront au début du mois prochain, et les allocations tiendront compte de l’accord de paix signé l’année dernière, a déclaré Ousmane Dione, directeur national de la Banque mondiale pour le Soudan.
L’accord de paix, signé entre le gouvernement de transition et plusieurs des groupes qui ont combattu le président déchu Omar al-Bashir dans tout le pays, prévoit d’importantes dépenses de développement.
Dans une déclaration vendredi, le cabinet soudanais avait mis en avant l’agriculture, les infrastructures, la santé et l’éducation comme domaines prioritaires d’investissement.
« Il est extrêmement important de s’assurer que ces ressources sont dépensées là où elles peuvent contribuer à réduire le fossé entre le centre et la périphérie », a déclaré M. Dione dans une interview accordée à Reuters samedi.
Bien que le gouvernement soudanais doive « prendre le contrôle » de ces projets, ceux-ci pourraient inclure des partenariats avec le secteur privé lorsque cela est avantageux, a-t-il ajouté.
L’Agence internationale de développement (AID) de la Banque mondiale s’est engagée vendredi à fournir les deux milliards de dollars au cours des deux prochaines années, uniquement sous forme de dons.
Ce nouveau financement a été rendu possible par l’apurement des arriérés du Soudan envers la banque, qui a été facilité par un prêt-relais de 1,15 milliard de dollars des États-Unis, que la Banque mondiale a remboursé.
« Ce dont le Soudan est actuellement responsable, c’est de s’assurer que le pays ne retombe pas dans les arriérés de l’IDA », a déclaré M. Dione, ajoutant que le pays n’était pas responsable du prêt-relais. Quelque 215 millions de dollars d’aide budgétaire directe ont été alloués au Soudan afin d’alléger la charge fiscale du gouvernement, a-t-il ajouté.
Le gouvernement en place après l’éviction de M. Bashir a procédé à des réformes économiques douloureuses, notamment la réduction des subventions à l’énergie et une dévaluation de la monnaie, alors que le pays met en œuvre un programme supervisé par le FMI dans un contexte de crise économique.
Sous le régime de M. Bashir, la capacité du Soudan à attirer les prêts et les investissements étrangers s’est tarie, et le pays a accumulé une dette extérieure estimée à 50 milliards de dollars par le FMI.
Le Soudan espère s’engager dans un processus d’allègement de sa dette en juin.