Surnommé le « Terminator », l’ancien chef de milice a fait appel de la condamnation à 30 ans de prison prononcée par la CPI. La Cour l’a reconnu coupable en 2019 d’avoir commis des crimes contre l’humanité en République démocratique du Congo.
La Cour pénale internationale (CPI) doit se prononcer mardi sur l’appel d’un chef de guerre congolais, qui a été condamné à la plus longue peine pour crime de guerre jamais prononcée par le tribunal.
En 2019, la CPI a reconnu Bosco Ntaganda coupable de 18 chefs d’accusation de crimes de guerre qui ont été commis en République démocratique du Congo au début des années 2000 et l’a condamné à 30 ans de prison.
Quel était le précédent jugement de la CPI ?
Surnommé « Terminator », cet homme de 47 ans né au Rwanda a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, notamment de meurtres, d’esclavage sexuel, de viols et d’utilisation d’enfants soldats.
La CPI l’a déclaré coupable en juillet 2019 et l’a condamné en novembre 2019.
Le 8 mars dernier, la CPI a ordonné une réparation record de 30 millions de dollars (25,3 millions d’euros) aux victimes de Ntaganda.
La Cour a déclaré qu’elle offrait des « réparations collectives avec des composantes individualisées » pour probablement plus de 100 000 victimes éligibles.
Les juges ont déclaré que Ntaganda était un « dirigeant clé » du groupe rebelle de l’Union des patriotes congolais et de son aile militaire, les Forces patriotiques pour la libération du Congo.
Le groupe a opéré à la frontière orientale de la République démocratique du Congo en 2002 et 2003, tuant des centaines de civils dans la lutte avec des milices rivales pour les minéraux de la région. Depuis 1999, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans la région.
Qui est Bosco Ntaganda ?
Ntaganda est un ancien général de l’armée qui est ensuite devenu un membre fondateur du groupe rebelle M23, qui a signé un accord de paix avec le gouvernement en 2013.
Il a été le tout premier criminel de guerre présumé à se rendre à la CPI en 2013 en se rendant à l’ambassade des États-Unis dans la capitale rwandaise, Kigali. Un mandat d’arrêt de la CPI a été émis pour la première fois en 2006.
Il a déclaré au cours de son procès qu’il était un « soldat, pas un criminel », insistant sur le fait que le surnom de « Terminator » ne s’appliquait pas à lui. Ce nom fait référence au film de science-fiction de 1984 qui met en scène un robot tueur implacable.