Les États-Unis, l’Allemagne, la France et d’autres pays du G7 ont demandé vendredi une enquête indépendante et transparente sur les violations présumées des droits de l’homme pendant le conflit dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie.
L’armée fédérale éthiopienne a chassé l’ancien parti régional au pouvoir, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), de la capitale Mekelle en novembre.
Des milliers de personnes sont mortes, des centaines de milliers ont été contraintes de quitter leur foyer et la région connaît des pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments. Le gouvernement affirme que la plupart des combats ont cessé, mais il y a encore des incidents isolés de tirs.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a déclaré la semaine dernière que l’Érythrée avait accepté de retirer les troupes qu’elle avait envoyées pendant les combats en territoire éthiopien, le long de leur frontière commune, alors que les informations faisant état de violations des droits de l’homme se multiplient. L’Érythrée a nié que ses forces aient participé au conflit.
Les ministres des affaires étrangères du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) et le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, ont exprimé leurs préoccupations dans une déclaration commune.
« Toutes les parties doivent faire preuve de la plus grande retenue, assurer la protection des civils et respecter les droits de l’homme et le droit international », ont-ils déclaré.
« Il est essentiel qu’une enquête indépendante, transparente et impartiale soit menée sur les crimes signalés et que les responsables de ces violations des droits de l’homme soient tenus de rendre des comptes », ont ajouté les ministres.
Ils ont ajouté que le retrait des forces érythréennes du Tigré devait être rapide, inconditionnel et vérifiable et qu’un processus politique acceptable pour tous les Éthiopiens devait être mis en place pour conduire à des élections crédibles et à un processus de réconciliation nationale.
Le ministère éthiopien des affaires étrangères a déclaré en mars qu’il était prêt à collaborer avec des experts internationaux des droits de l’homme pour mener des enquêtes sur les allégations d’abus.