L’ancien ministre ivoirien de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, a déclaré jeudi dans une interview depuis La Haye son désir de rentrer rapidement dans son pays – tout en exprimant son espoir d’un geste, d’une grâce ou d’une amnistie de la part des autorités ivoiriennes pour que cela devienne une réalité.
Acquitté avec son mentor et ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo mercredi dernier par la Cour pénale internationale des crimes contre l’humanité liés aux violences post-électorales qui ont fait quelque 3 000 morts dans leur pays en 2010-11, Goudé reste sous le coup d’une condamnation à vingt ans de prison par la justice ivoirienne pour « complicité d’assassinat » dans le même contexte de crise électorale.
L’ancien leader des Jeunes Patriotes de Côte d’Ivoire a indiqué qu’il avait déposé des documents auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire aux Pays-Bas quelques semaines auparavant, tout en demandant le pardon de ses concitoyens dans un esprit de réconciliation.
Goudé n’a pas donné de délai pour son retour au pays mais espère que les autorités ivoiriennes répondront positivement à ses souhaits.
Historique et contexte
Les juges d’appel de la Cour pénale internationale ont confirmé mercredi l’acquittement de l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et de l’ancien ministre Charles Ble Goude, accusés d’avoir participé aux violences post-électorales meurtrières.
En quittant le tribunal en homme libre, Charles Ble Goude a déclaré qu’il était heureux que l’affaire soit terminée. « Je suis une personne acquittée maintenant, définitivement parlant. Je remercie tout le peuple ivoirien et africain pour son soutien », a-t-il déclaré.
Il n’a pas voulu donner d’échéance pour son retour chez lui, disant qu’il allait d’abord parler avec sa famille et ses avocats.
On pense que M. Gbagbo a quitté le tribunal sans s’adresser aux médias. Il n’a pas été précisé quelle serait sa prochaine étape ni quand il pourrait chercher à rentrer en Côte d’Ivoire.
Le juge président Chile Eboe-Osuji a déclaré que le tribunal « rejette l’appel des procureurs et confirme la décision de la Chambre de première instance. »
Plus de 3 000 personnes ont été tuées après que Gbagbo a refusé d’accepter la défaite de son rival, l’actuel président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara.
Les procureurs ont fait appel du jugement de 2019, affirmant que la décision d’acquittement était erronée et demandant aux juges d’appel de déclarer un vice de procédure, mais le panel d’appel a rejeté tous leurs arguments.
Gbagbo et Blé Goudé ont été libérés après leur acquittement mais sont retournés au tribunal pour l’audience de mercredi.