Le Fonds monétaire international a annoncé vendredi que son conseil d’administration avait approuvé de nouveaux accords de financement sur trois ans pour le Kenya, d’une valeur de 2,34 milliards de dollars, afin d’aider le pays africain à poursuivre sa lutte contre la pandémie de COVID-19 et à remédier à la vulnérabilité de sa dette.
L’approbation des nouveaux prêts au titre de la Facilité élargie de crédit et du Mécanisme élargi de crédit du Fonds permettra le décaissement immédiat d’environ 307,5 millions de dollars que le Kenya pourra utiliser pour le soutien budgétaire, en plus des 739 millions de dollars qu’il a reçus en aide d’urgence au titre de la COVID-19 en mai 2020, a indiqué le Fonds dans un communiqué.
Le FMI a déclaré que la dette du Kenya restait viable, mais qu’il courait un risque élevé de surendettement, et que les autorités devraient concentrer leur programme à court terme sur les défis urgents de politique structurelle.
Depuis près de deux ans, le Kenya a renoncé à une dette commerciale onéreuse pour réduire ses remboursements, alors que la collecte des recettes a été mise à mal par la pandémie. Il est également confronté à d’énormes déficits budgétaires qui ont été aggravés par la crise du coronavirus.
« Le programme soutenu par les accords FEP/FCE avec le Fonds constitue un signal fort de soutien et de confiance », a déclaré Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe du FMI, dans un communiqué. « Les autorités kényanes ont fait preuve d’un engagement fort en faveur des réformes budgétaires pendant ce choc mondial sans précédent, et les perspectives à moyen terme du Kenya restent positives. »
Le Kenya a été durement touché au début par la pandémie de COVID-19, mais son économie s’est redressée après avoir probablement enregistré une légère contraction de 0,1 % en 2020, a indiqué le FMI.
Le FMI a indiqué qu’il prévoyait un net retour à une croissance de 7,6 % en 2021 et de 5,7 % en 2022, mais que le Kenya continuait de faire face à des difficultés pour renouer avec une croissance durable et que ses gains antérieurs en matière de réduction de la pauvreté avaient été annulés.
Le choc COVID-19 a également exacerbé les vulnérabilités budgétaires préexistantes du pays, a indiqué le FMI, bien que les autorités kényanes aient pris des mesures pour maintenir les ratios de déficit budgétaire et de dette à 8,7 et 70,4 % du PIB, respectivement, au cours de cet exercice.
Le soutien d’un moratoire du Groupe des 20 sur le paiement du service de la dette et des partenaires de développement aidera le Kenya à combler son déficit de financement en 2021, ainsi que le financement des marchés de capitaux.
M. Sayeh a déclaré que le Kenya prenait des mesures pour réduire les risques liés à la dette, mais qu’il devait continuer à apporter le soutien nécessaire à l’économie et se concentrer sur les défis urgents de politique structurelle, notamment les faiblesses financières de certaines entreprises publiques.