Les ministres des affaires étrangères de l’Égypte, de l’Éthiopie et du Soudan ont entamé dimanche à Kinshasa des négociations sur le barrage contesté d’Addis-Abeba, le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) sur le Nil bleu, ont indiqué des responsables.
Le différend concernant ce barrage géant, construit sur ce fleuve précieux, se prépare depuis une dizaine d’années.
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, qui a pris la présidence de l’Union africaine en février, a exhorté les ministres des affaires étrangères à « lancer une nouvelle dynamique ».
Pour Tshisekedi, « la dimension humaine doit être au cœur de ces négociations tripartites. »
« Je vous demande à tous de prendre un nouveau départ, d’ouvrir une ou plusieurs fenêtres d’espoir, de saisir toutes les opportunités », a-t-il déclaré. Il a salué la volonté des participants « de chercher ensemble des solutions africaines aux problèmes africains ».
L’Égypte et le Soudan ont appelé ce mois-ci Kinshasa à orienter les efforts pour relancer les négociations sur le barrage contesté. Les populations de ces trois pays ont droit à l’eau, à la nourriture et à la santé, a-t-il souligné.
L’ambassadeur des États-Unis en RD Congo, Mike Hammer, a assisté au début des pourparlers, qui devaient s’achever lundi. Le Nil, le plus long fleuve du monde, est une ligne de vie qui fournit de l’eau et de l’électricité aux dix pays qu’il traverse.
L’Éthiopie, située en amont, affirme que l’énergie hydroélectrique produite par le GERD sera vitale pour répondre aux besoins énergétiques de ses 110 millions d’habitants. L’Égypte, qui dépend du Nil pour environ 97 % de son irrigation et de son eau potable, considère le barrage comme une menace existentielle.
Le Soudan, également en aval, craint que ses propres barrages ne soient compromis si l’Éthiopie procède au remplissage du GERD avant qu’un accord ne soit conclu.
Mardi dernier, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a souligné les inquiétudes de son pays, avertissant : « Personne ne sera autorisé à prendre une seule goutte de l’eau de l’Égypte, sinon la région sombrera dans une instabilité inimaginable. »