Le communiqué final n’a apporté aucun élément pouvant témoigner d’un progrès dans les discussions sur le Grand barrage de la Renaissance.
Réunis sous la médiation de Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine, les ministres des Affaires étrangères d’Egypte, d’Éthiopie et du Soudan ont clôturé mardi trois jours de discussions sans accord à Kinshasa sur le barrage que l’Éthiopie construit sur le Nil.
En dépit de plusieurs heures consacrées à son élaboration, le communiqué final n’a apporté aucun élément pouvant témoigner d’une avancée dans les discussions sur le Grand barrage de la Renaissance (GERD).
L’Éthiopie « menace les peuples du bassin du Nil, et le Soudan directement », a déclaré Mariam Al Mansoura Elsadig Almahdi. C’est le ministre soudanaise des Affaires étrangères. Elle s’est exprimée à l’issue des négociations.
« Nous espérons que le jugement du président Tshisekedi puisse mettre fin à (…) ces négociations interminables et insuffisantes où la partie éthiopienne met tout le monde devant le fait accompli, d’une façon qui viole clairement le droit international et les principes de bon voisinage », a-t-elle renchéri.
Des tensions entre les trois pays
Les négociations de Kinshasa sont « le premier pas sur lequel le président Tshisekedi va bâtir les alternatives et les approches de travail dans la feuille de route et le calendrier qu’il définira pour la suite », a déclaré David Tshishiku, chef des experts congolais.
Depuis la pose de la première pierre en avril 2011, le GERD créé des tensions entre les trois pays. Ce méga-barrage est bâtit dans le Nord-Ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil.
Il pourrait dans l’avenir être le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique avec une capacité estimée à près de 6 500 mégawatts. L’année dernière, Addis Abeba a annoncé que la première phase des opérations de remplissage avait été menée au mois d’août.
Selon l’Éthiopie, l’énergie hydroélectrique produite par le barrage est essentielle pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants. De son côté, l’Égypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de son irrigation, considère le barrage éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau. Quant au Soudan, il appréhende que ses propres barrages ne soient endommagés si l’Ethiopie procède au remplissage complet du GERD avant qu’un accord ne soit conclu.