Ces experts des Nations unies demandent leur libération.
Cela fait plus de trois mois que militant malien et chroniqueur radio Ras Bath et quatre hauts fonctionnaires sont détenus : Vital Robert Diop, Souleymane Kansaye, Mahamadou Koné et Aguibou Macky Tall travaillant pour des institutions publiques et parapubliques maliennes.
Ils sont accusés d’avoir fomenté un complot contre l’État malien. La justice malienne a déjà ordonné l’abandon des poursuites, mais le procureur général du Mali conteste cette décision.
Des experts des Nations unies demandent leur libération. Leurs arguments sont les mêmes que ceux des avocats de la défense. Mais dans une procédure qualifiée de « politique » par l’entourage des personnes toujours écrouées, leur voix pourrait porter davantage.
Au Mali, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme, la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et le rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats sont « alarmés par le maintien en détention » de Ras Bath, chroniqueur radio et ses co-accusés.
Tentative de déstabilisation de l’État
Leur arrestation par les services de renseignements maliens, fin décembre, s’est faite sans l’implication d’aucune autorité judiciaire. Ainsi qu’« en dehors de tout cadre légal », rappellent les experts onusiens. Ces derniers condamnent également la mise au secret qui leur a été infligé dans un premier temps.
Les détenus ont après été accusés de tentative de déstabilisation de l’État, sur la base d’une dénonciation des services de renseignements. Mais la cour d’appel de Bamako a balayé ces charges et décidé d’abandonner la procédure. C’était le 2 mars. Depuis, le procureur général du Mali a contesté la décision et s’est pourvu en cassation. Une décision qualifiée de « harcèlement judiciaire » par les experts onusiens.