Au moins deux personnes ont été tuées vendredi lors de violentes manifestations contre la mission de maintien de la paix des Nations unies dans l’est de la République démocratique du Congo, ont déclaré des responsables locaux.
Les troupes attachées à la mission de l’ONU, connue sous le nom de MONUSCO, ont tué une personne lors d’une manifestation dans la zone rurale d’Oicha, a déclaré à Reuters son maire, Nicolas Kikuku.
« Ils (les manifestants) ont mis le feu à deux ponts qui mènent à la base (des casques bleus) », a déclaré Kikuku. « Les casques bleus de la MONUSCO n’ont pas accepté cela et ont ouvert le feu directement sur les manifestants ».
Rosette Kavula, l’administratrice adjointe du territoire de Beni, où se trouve Oicha, et Philippe Bonane, un activiste local, ont également déclaré que les casques bleus avaient tué un manifestant.
L’incident est survenu après plusieurs jours de manifestations dans plusieurs villes de l’est du Congo par des jeunes gens en colère contre l’incapacité de la mission de l’ONU, forte de 12 000 hommes, à empêcher une vague de meurtres de civils par des groupes armés.
Le porte-parole de la MONUSCO, Mathias Gillmann, a déclaré que la mission enquêtait sur ce qui s’était passé à Oicha.
L’autre décès s’est produit lorsque des manifestants ont fermé une route menant à la ville de Beni, bloquant le passage d’une ambulance transportant le corps d’un homme tué plus tôt dans une attaque présumée des rebelles, a déclaré le porte-parole de l’armée locale, Antony Mwalushayi.
« C’est ainsi qu’une femme a été touchée et est morte sur place, et son bébé a été gravement blessé », a déclaré Mwalushayi à Reuters. Il a précisé qu’une enquête avait été ouverte sur cet incident.
Au moins sept personnes ont été tuées dans l’attaque présumée des rebelles, que les autorités ont imputée aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste ougandais qui opère sur le sol congolais depuis des décennies.
Plus de 300 personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans des violences dans l’est du Congo, qui sont en partie l’héritage non résolu d’une guerre civile qui a officiellement pris fin en 2003.
Les forces de maintien de la paix de l’ONU sont déployées au Congo depuis 1999, à l’invitation du gouvernement.