Alors que les bulletins de vote sont en cours de dépouillement après l’élection présidentielle de dimanche au Tchad, l’Union africaine a salué le déroulement pacifique du scrutin.
Pendant la campagne, les manifestations ont été interdites ou violemment dispersées, ce qui a suscité l’inquiétude des groupes de défense des droits de l’homme, qui ont déclaré que les autorités avaient réprimé la dissidence.
Human Rights Watch, Amnesty International et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, figurent parmi ceux qui ont émis des critiques.
Mais l’Union africaine s’est dite soulagée que le scrutin se soit déroulé sans heurts.
Après la fermeture des bureaux de vote dimanche, Klassou Komiselom, chef de mission de l’Union africaine, a déclaré :
« Nous rendons grâce à Dieu que le processus qui a commencé il y a un certain temps et qui se termine, je dirais par ce vote qui a commencé dimanche, nous sommes ravis que les choses se soient déroulées dans la paix, la sécurité et la liberté pour ceux qui ont le droit de voter. »
Un membre de la commission électorale indépendante du pays a également déclaré qu’aucun incident n’avait été signalé.
« Nous remercions Dieu que tout se soit bien passé, il n’y a pas eu de problèmes, pas d’incidents, c’est l’essentiel. Tout s’est déroulé comme prévu et c’est l’essentiel », a déclaré Ouman Mahamat, membre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Interdit, en fuite ou en retrait
On s’attendait à ce que le président Idriss Deby Itno soit réélu pour un sixième mandat, prolongeant ainsi son règne de trois décennies dans cette nation d’Afrique centrale, après que trois des principaux politiciens de l’opposition aient choisi de ne pas prendre part au vote.
Sept autres candidatures ont été rejetées par la Cour suprême et trois se sont retirées, dont Saleh Kebzabo, opposant de longue date, qui a démissionné pour protester contre la violence des forces de sécurité.
Le 28 février, la police et les soldats ont mené un raid sanglant de type commando au domicile d’un candidat potentiel de premier plan, Yaya Dillo Djerou. La mère de ce dernier figurait parmi les trois personnes tuées, et il est désormais en fuite.
En vertu d’un référendum constitutionnel approuvé il y a plusieurs années, M. Deby peut désormais effectuer deux mandats supplémentaires et pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2033.
L’annonce par le président de sa volonté de briguer un sixième mandat en février a déclenché de violentes manifestations.
Un nouveau chapitre ?
Le Tchad est confronté à la pauvreté et à l’instabilité depuis qu’il a obtenu son indépendance de la France en 1960.
M. Deby, 68 ans, est un ancien rebelle et soldat de carrière qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 1990. Avec l’aide de l’armée française, il a déjoué à deux reprises les tentatives des rebelles pour le renverser.
Il a été un allié clé dans la lutte menée par la France contre les djihadistes au Sahel.
Lors de son dernier meeting de campagne, Deby a déclaré à ses partisans :
« Nous allons construire ensemble une Afrique comme les autres continents, une Afrique qui partage une longue histoire, une histoire commune, avec ceux qui nous ont colonisés et nous allons commencer ce chapitre ensemble avec eux. »
Le Tchad, pays enclavé, abrite près d’un demi-million de réfugiés venus du Soudan, du Nigeria et de la République centrafricaine voisins.
Par ailleurs, 330 000 Tchadiens sont déplacés à l’intérieur du pays, la majorité dans la région instable du lac Tchad, où les militants de Boko Haram sont actifs.
Qui d’autre est en lice ?
Outre M. Deby, les cinq autres candidats sont Albert Pahimi Padacke, 55 ans, ancien Premier ministre sous M. Deby, et Félix Nialbe Romadoumngar, 64 ans, nouveau venu en politique, qui est officiellement « chef de l’opposition » puisque son parti, l’URD, est le deuxième plus grand parti de l’Assemblée nationale avec huit sièges, après les 160 du PDS de M. Deby.
Il y a aussi Lydie Beassemda, 54 ans, la première femme à se présenter à la présidence dans l’histoire du Tchad.
Oui on sait qui finance ces pauvres organisations des soi disant droit de l’homme (homme riche) l’Occident veut à tout prix discréditer les élections ici en Afrique .Toute l’Afrique francophone ne sera pas la pauvre Cote d’ivoire.