Pour le moment, aucune intervention directe française n’est prévue. Mais les choses peuvent changer si la situation venait à s’envenimer.
Au Tchad, les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) dans le Nord disent contrôler la localité de Gouri, point névralgique à 200 km de Faya-Largeau. Pendant ce temps, tout le monde a le regard tourné vers la France, qui est déjà intervenu à plusieurs reprises contre des rebelles qui menaçaient le pouvoir d’Idriss Déby. Mais à l’inverse de ce qui s’était passé il y a deux ans, aucune intervention directe de la France n’est prévue pour le moment.
« La France a besoin absolument d’Idriss Déby et de son armée, qui est la seule aguerrie dans le G5 Sahel. Il y a absolument besoin de l’armée tchadienne, qui vient de mettre 1 200 soldats supplémentaires au Mali. Et en même temps, c’est évident que sur le plan de tous les discours démocratiques de Macron, disant : ce n’est plus la Françafrique, on ne coopte plus les présidents au pouvoir, la France est très gênée. », estime au micro de RFI le journaliste Antoine Glaser.
Le soutien de la France
Toutefois, il n’y a jamais eu d’« embarras stratégique » selon un autre spécialiste de la région. Il rappelle que Paris apporte autrement son soutien à l’armée tchadienne depuis le début de l’offensive rebelle.
« Il y a une méthode qui a été utilisée de très nombreuses fois, qui est de fournir au président tchadien et à son armée, tous les renseignements sur la nature des colonnes de rebelles, leur nombre, leurs positions, en les aidant d’un point de vue logistique, sans intervenir directement dans les affrontements. C’est quand même l’avantage pour le gouvernement français, de ne pas trop s’exposer vis-à-vis de l’opinion publique. Parce qu’en France, les gens sont quand même un peu réticents à soutenir un dictateur, comme ça, à bout de bras, et également au niveau international », affirme Roland Marchal.
Ces deux spécialistes n’écartent pas un changement de cap si la situation venait à s’envenimer.