Alors que la deuxième vague fait des ravages, le gouvernement dit ne pas être « contre le vaccin » mais préfère miser sur son remède traditionnel à base d’artemisia.
Les écoles sont fermées à Madagascar depuis quelques semaines. Certains de ces établissements scolaires ont été transformés en centre de traitement pour les malades de la Covid-19. Certains hôtels de la capitale sont aussi utilisés pour héberger des patients, alors que le pays fait face à la deuxième vague de Covid et à son variant sud-africain, réputé plus agressif.
» Nous sommes venus ici hier et il y avait encore des places disponibles, mais maintenant, c’est presque plein », explique Narindra, une soignante.
Recourir au vaccin
Alors que le président malgache émettait des doutes face au vaccin il y a quelques jours, le gouvernement vient finalement de décider de recourir à la vaccination.
» Nous avons eu des discussions, des échanges avec des scientifiques malgaches puis nous avons décidé d’aller sur la vaccination. C’est une autre façon de protéger la population. Et sur ce sujet nous travaillons actuellement sur l’initiative Covax », déclare Jean-Louis Rakotovao, le ministre de la Santé du pays.
Madagascar compte actuellement plus de 31 000 cas de contamination, et plus de 530 décès pour 25 millions d’habitants. Andry Rajoelina persiste et signe.
Effet boomerang
Un an jour pour jour après sa première prise de parole pour annoncer la fermeture des frontières de Madagascar à cause du Covid-19, le chef de l’Etat a évoqué lors d’une émission spéciale à la télévision, samedi 20 mars, ses doutes quant aux bienfaits de la vaccination.
« Nous ne sommes pas contre le vaccin. Mais nous sommes en phase d’observation pour le moment. Il y a trop d’effets secondaires […] Personnellement, je ne suis pas encore vacciné et je n’ai pas l’intention de me vacciner », a déclaré le président en montrant face caméra une boîte de CVO+, la formule galénique du remède traditionnel à base d’artemisia Covid-Organics (CVO) qu’il a lancé il y a près d’un an.