Le président du conseil militaire de transition (CMT), le général de corps d’armées Mahamat Idriss Deby, a annoncé mardi dans une déclaration, que l’Assemblée nationale et le gouvernement sont dissouts.
Cette annonce fait suite à la mort du chef de l’État Idriss Deby Itno qui a succombé ce 20 avril à des blessures au front, après avoir été touché au cours d’accrochages avec la rébellion. Idriss a pris la tête des opérations lors des combats, précise le CMT.
Dialogue
« Un appel au dialogue et à la paix est lancé à tous les tchadiens de l’intérieur comme de l’extérieur pour continuer à construire ensemble le Tchad », selon la déclaration lue au Palais présidentiel par le porte-parole du CMT, le général de division Azem Bermandoa Agouna.
La disparition du président tchadien lors de combats qui illustrent les menaces pesant sur le régime « va provoquer une forte incertitude sur le pouvoir au Tchad dans une région par ailleurs très instable, avec un Soudan en transition, le désordre en république centrafricaine, un Niger fragile et une Libye qui essaye de sortir de la guerre civile » estime Thierry Vircoulon, spécialiste de l’Afrique centrale à l’Institut français des relations internationales.
Des conflits tous azimuts
Idriss Déby, 68 ans, militaire de carrière, s’était emparé du pouvoir en 1990 à l’issue d’un coup d’Etat contre Hissene Habré, de l’ethnie gorane, emprisonné en 2017 au Sénégal pour crimes contre l’humanité. L’histoire du Tchad, colonie française devenue indépendante en 1960, est ponctuée d’épisodes de rébellions armées venues du Nord, de la Libye ou du Soudan voisin.
Dans le massif du Tibesti, frontalier avec la Libye, mais aussi dans le Nord-Est qui borde le Soudan, des rebelles tchadiens affrontent régulièrement l’armée, depuis leurs bases arrière dans ces pays. En février 2019, venus de Libye pour tenter de renverser le président Idriss Déby, ils avaient été stoppés par des bombardements français sur demande de N’Djamena. En février 2008, une attaque rebelle avait déjà atteint les portes du palais présidentiel avant d’être repoussée grâce au soutien français.
Dans la région du lac Tchad, dans le sud-ouest, l’armée lutte depuis 2015 contre la fraction du groupe nigérian Boko Haram affiliée à l’organisation Etat islamique.