Selon des sources, il y aurait des tensions au sein du premier cercle du pouvoir, surtout sur le partage du pouvoir au sein du nouveau conseil.
Après la mort du président Idriss Déby Itno ce mardi 20 avril, un Conseil militaire de transition (CMT) a été mis en place. Le CMT se donne un an et demi pour organiser de nouvelles élections, selon RFI.
C’est ainsi que depuis hier mardi, des émissaires du CMT ont commencé à se rendre chez les acteurs politiques majeurs pour solliciter un soutien politique. Un appui dont le comité aura besoin pour affronter la colère qui monte contre un pouvoir désormais dirigé par le général de corps d’armée Mahamat Idriss Déby Itno.
A seulement 37 ans, le fils du maréchal Idriss Déby Itno est le chef de l’État et chef suprême des armées. Il était jusqu’à présent à la tête de la fameuse DGSSEI, une garde présidentielle, le corps d’élite de l’armée. À côté de lui, quatorze chefs militaires dont d’aucuns sont parmi les plus influents des dernières années.
Il s’agit principalement de généraux issus du Nord et du clan d’Idriss Déby Itno et qui ont toujours composé la base de son pouvoir : le chef d’état-major et général des armées Abakar Abdelkerim Daoud, le directeur général du renseignement militaire Tahir Erda Taïro. Sans compter les ministres de la Sécurité publique, de l’Administration du territoire ou encore celui des Armées.
Violation de la Constitution
L’armée tchadienne a donc pris le pouvoir sans aucun problème. Mais selon RFI, il y aurait des tensions au sein du premier cercle du pouvoir, notamment sur le partage du pouvoir au sein du nouveau conseil.
Autre chose : ce conseil militaire de transition s’est donné les pleins pouvoirs. Ce qui n’est pas prévu dans la Constitution révisée de décembre 2020, dénoncent la société civile, l’opposition. Et même des partis issus de la majorité présidentielle.
« Nous nous sommes battus, nous avons marché, nous avons milité et mis ce mouvement en place, nous avons travaillé pendant des années, ce n’est pas pour quitter une dictature et aller dans un coup d’État. Nous réclamons un gouvernement de transition qui soit géré par les civils. », dénonce Demba Karion, du mouvement citoyen Tournons la page-Tchad.
Idriss Dicko, encore en fonction dans l’armée tchadienne et ex-directeur adjoint du cabinet militaire du chef de l’État, pense que le pays va au chaos si le comité militaire de transition dirigé par Mahamat Déby ne respecte pas le processus de transition prévu dans la Constitution du Tchad.