Le HCR appelle la communauté internationale à aider avec plus de volonté, la République centrafricaine à sortir de la crise.
Le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, séjourne depuis le mardi 20 avril en RDC. Il s’est rendu mercredi dans le nord du Congo-Kinshasa où près de 100 000 personnes ayant fui les violences électorales en Centrafrique se sont réfugiées. Là-bas, les conditions de vie sont rudes tandis que le HCR voit ses opérations de moins en moins financées sur le continent.
A Gbadolite dans la province du Nord-Ubangi, Filippo Grandi a pris un vol humanitaire pour rejoindre le territoire de Yakoma. C’est à Modalé, à une trentaine de kilomètres de l’aérodrome, que plusieurs familles ont été accueillies après une traversée de la rivière Ubangi à bord de pirogues.
« Ces gens ont beaucoup souffert, heureusement que la RDC les a accueillis avec beaucoup de générosité. Et ce n’est pas la première fois, ce qui est important pour des gens qui ont été souvent très traumatisés », constate au micro de RFI Filippo Grandi.
Dans ce site bâtit par le HCR pour héberger les réfugiés, le patron du HCR et ses accompagnateurs ont été émus par plusieurs témoignages comme celui Fidèle.
Une situation précaire
« La rébellion est venue brusquement. J’étais au champ, précipitamment on m’a envoyé des enfants. Ils sont au nombre de six. J’ai pris la fuite. J’ai trouvé une petite pirogue qui n’était pas en bon état. J’ai traversé. La troisième fois, je suis venu retrouver un enfant, il est tombé dans l’eau, il s’est noyé. J’ai perdu un enfant pendant la fuite. La guerre ne finira pas aujourd’hui », témoigne-t-il.
Mais si Filippo Grandi a fait le déplacement jusqu’ici, c’est pour lancer un appel : « Que la communauté internationale aide avec plus de décisions, de volonté, la République centrafricaine à sortir de cette impasse de violences cycliques pour que ces citoyens puissent rentrer chez eux. C’est important de créer vraiment des conditions durables de stabilité. »
Une stabilité dont méditent de nombreux réfugiés. Certains d’entre eux ont déjà essayé de retourner en Centrafrique, mais ils ont été obligés par les violences de revenir en RDC où la survie des réfugiés reste globalement menacée.
Sur les 204 millions de dollars que demande le HCR pour assister l’ensemble de réfugiés au pays en 2021, rien que 12% ont été obtenus des donateurs.