Chaque année, selon le ministère de l’Économie, 200 000 jeunes arrivent sur le marché de travail.
Les représentants des quatre coins du Sénégal sont venus exprimer leurs doléances, toute la journée du jeudi 22 avril lors d’un conseil présidentiel. Ousmane Mamadou Soumaré, de la région de Kédougou, à l’est du pays, faisait partie des invités.
« La pluralité des acteurs en charge du service publique de l’emploi et de la jeunesse, la faible employabilité des jeunes dans le marché du travail, les difficultés d’accès au crédit, le problème d’adéquation entre la formation et l’emploi, l’insuffisance du matériel agricole, tracteurs, batteuses et faucheuses. », énumère-t-il à nos confrères de RFI.
À Ziguinchor, la plupart des jeunes n’ont pas d’autre choix que de conduire « des motos taxis jakarta », renchérit son homologue de Casamance. Beaucoup se plaignent du manque de coordination entre les différentes structures de financement.
En réaction, le ministre de l’Économie Amadou Hott a expliqué un programme d’urgence, et lancé un appel au secteur privé : « Ce que nous proposons, c’est d’accélérer la création d’emplois et d’auto-emplois, de renforcer et d’élargir la formation professionnelle et de pérenniser ce dialogue entre les jeunes, l’État et le secteur privé, de promouvoir des investissements prioritaires créateurs d’emplois… »
« Un aveu d’échec »
Bien avant le début de ce conseil présidentiel, des responsables de l’opposition – Ousmane Sonko du parti Pastef ou Toussaint Manga du PDS d’Abdoulaye Wade – avaient dénoncé « un aveu d’échec » du président Macky Sall, après neuf ans à la tête du pays.
Cette rencontre était organisée après les violentes manifestations du mois de mars, au cours desquelles les moins de 35 ans, qui représentent 76% de la population, avaient exprimé leur colère.
En réponse, un plan d’urgence de 450 milliards de FCFA (environ 685 millions d’euros), sur trois ans a été annoncé. Des pôles consacrés à l’emploi et à l’entreprenariat des jeunes seront installés dans chaque département.
Le chef de l’État promet aussi le recrutement de 65 000 jeunes sur tout le territoire, dès le mois de mai. Chaque année au Sénégal, selon le ministère de l’Économie, 200 000 jeunes arrivent sur le marché de travail.