Cet état d’urgence sanitaire est un prétexte pour rétrécir l’espace civique, selon Tournons la Page au Niger, un mouvement de la société civile.
Avec 17 hospitalisations dues au coronavirus et aucun patient en réanimation, le Niger n’est pas en difficulté sur le front du Covid-19. C’est pour maintenir la pandémie sous contrôle qu’un décret a été adopté jeudi 22 avril en Conseil des ministres. Il prolonge l’état d’urgence sanitaire.
« Rien qu’hier, nous avons effectué 200 tests, dont un seul a été positif. Si ce cas-là veut voyager, on lui interdit de partir parce qu’il est positif. Et ça, seul l’état d’urgence permet d’appliquer cette mesure. », explique le docteur Illiassou Idi Mainassara, ministre de la Santé.
Les écoles et les frontières restent ouvertes n’étant pas concernées par l’état d’urgence : « Les gens bien portants peuvent vaquer à leurs occupations normales », renchérit le ministre.
« Mais les restrictions aux rassemblements sont maintenues avec distanciation physique obligatoire », réplique Maikoul Zodi, coordinateur de Tournons la Page au Niger, un mouvement de la société civile.
Une flambée épidémique
Il poursuit : « C’est une incompréhension totale. Cet état d’urgence sanitaire pour rétrécir l’espace civique. Si vous regardez les chiffres, c’est juste un prétexte pour empêcher les citoyens de jouir de leur liberté. Vraiment, la pandémie n’évolue pas au Niger ».
« Il faut faire la part des choses. L’état d’urgence sanitaire n’a rien à voir avec les manifestations. Le Niger ne peut pas se permettre une flambée épidémique. Le gouvernement affirme que la vaccination qui a commencé à Niamey sera bientôt élargie aux autres régions. », réagit le ministre de la Santé.