La décision a été rendue publique ce lundi 26 avril par le président du Comité militaire de transition Mahamat Deby Itno
La nouvelle est tombée. Au lendemain des obsèques du président Idriss Deby Itno, le Comité militaire de transition présidé par Mahamat Deby Itno vient de nommer Albert Pahimi Padacké, Premier ministre, chef du gouvernement.
Personnage politique majeur, il a été le dernier Premier ministre avant la suppression du poste en mai 2018 lors de la réforme constitutionnelle. Pour de nombreux observateurs, la junte au pouvoir a fait preuve de réalisme.
Il y a quelques semaines, alors qu’il était en campagne contre le maréchal Idriss Déby Itno pour le scrutin présidentiel du 11 avril, Albert Pahimi Padacke s’était positionné comme le candidat d’une alternance sans revanche. Membre de la majorité pendant plusieurs années, Premier ministre de février 2016 à mai 2018, le patron du Rassemblement des nationalistes et démocrates Tchadiens-Le réveil (RNDT-Le réveil) avait promis au défunt chef de l’État une retraite paisible.
Tenter d’inclure société civile et acteurs politiques
Il n’arrive que deuxième au scrutin du 11 avril 2021, avec 10,32% des voix, ce qui fait de lui une force politique majeure sur l’échiquier politique national. C’est donc à un politique connu que le Conseil militaire de transition confie le gouvernement de transition même si depuis 2018, Albert Pahimi Padacke a pris ses distances avec le pouvoir.
Albert Pahimi Padacké est un bon connaisseur du milieu politique et des associations de la société civile. Un proche de l’ancien président voit ce choix celui « de la raison et de l’expérience », à même de maintenir les équilibres au sein de la majorité politique. Les équilibres régionaux aussi, puisque qu’il est originaire du sud du pays. Albert Pahimi Padacké pourrait avoir plus de facilités également à entamer des discussions avec une partie de l’opposition… Après avoir accompagné Deby père, le voilà donc au service de Déby fils.
Néanmoins une certaine classe voit d’un mauvais œil cette nomination.
« Qu’est-ce que ces gens-là fabriquent même ? Il a été Premier ministre qu’est-ce-qu’il a fait, je me demande ? Quand il était PM les salaires des fonctionnaires ont été coupés et même les bourses des étudiants. Les gens ont vécu la misère », s’écrie Ndoubambaye Doro de la société civile.