A 78 ans, le chef d’Etat est parfois absent de son pays pour raison de santé.
Le Nigeria est secoué de toute part : Insurrection djihadiste dans le nord-est, kidnappings contre rançon au Nord-ouest et autres mouvements séparatistes au sud-est. Le 26 avril dernier, le pays a vécu un « lundi noir » en rapport à la violence des attaques commise au cours de cette journée selon ses médias.
Preuve de la gravité de la situation, le Parlement a demandé mardi Muhamadu Buhari à déclarer l’Etat d’urgence : « La Nation est en guerre, ceux qui se sont révélés faibles et incapables doivent apprendre à ravaler leur fierté et à chercher de l’aide », disait dans la foulée le Prix Nobel de la Paix wole Soyinka.
Même dans le camp du All Progressive Congress, au pouvoir, la situation préoccupe. Smart Adeyemi, un sénateur du parti présidentiel, parle de « la pire instabilité de l’histoire de la Nation ». En effet, au cours de la semaine dernière, au moins 240 personnes ont été tuées et une cinquantaine d’autres kidnappées lors d’attaques distincts, selon les médias.
« Une nation en sang »
Le chef d’Etat a dû mal à réaliser sa promesse faite en 2015, celle d’éradiquer Boko Haram. A 78 ans, le président est parfois hors de son pays pour raison de santé. Vendredi, le ministre de la Défense du Nigeria a reconnu « une nation en sang », tout en condamnant une élite prête à encourager les violences pour ses propres intérêts.
Depuis plusieurs mois, des groupes armés, couramment appelés « bandits » dans cette région du Nigeria, procèdent à des rapts de masse dans les établissements scolaires en échange de rançons. Au moins 730 enfants et adolescents ont été kidnappés depuis le mois de décembre.
Plusieurs Etats du nord et centre du pays ont imposé la fermeture de leurs établissements scolaires à cause de l’insécurité, craignant une augmentation de la déscolarisation, spécialement des filles, dans ces régions pauvres et rurales.