L’ancien rebelle suggère l’organisation d’une table ronde avec les rebelles du FACT qui ont fait la promesse de marcher sur N’Djamena.
L’ancien président (entre 1979 et 1982) et rebelle tchadien Goukouni Weddeye sort de son silence près de deux semaines après la mort du chef de l’État Idriss Déby Itno. Dans un entretien à l’AFP, il demande aux Tchadiens de se réconcilier.
Et pour y arriver, il faut « organiser une table ronde » avec « tous les acteurs tchadiens ». Surtout avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) qui ont fait la promesse de « marcher » sur N’Djamena.
Après le décès d’Idriss Déby Itno, le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par Mahamat Idriss Déby, est monté au pouvoir. Un gouvernement de transition a été nommé dimanche par la junte militaire qui refuse toute « médiation ni négociation » avec les FACT.
Une erreur pour Goukouni Weddeye : « Ceux-là aussi on doit les associer », pense-t-il : « On ne peut pas les considérer comme des ennemis criminels et les rejeter, c’est impossible. »
Avec l’arrivée au pouvoir du CMT, les interrogations et incertitudes sont nombreuses. Le fils du maréchal-président, qui s’est arrogé les titres de président de la République et de chef suprême des armées, concentre aujourd’hui presque tous les pouvoirs.
« La destruction du pays »
La menace qui rôde autour du Tchad est « la destruction du pays » par ceux qui voudraient exploiter cette période agitée pour prendre le pouvoir, avertit Goukouni Weddeye.
« La seule armée qui existe aujourd’hui sur le terrain est celle-ci. Alors il faut la ménager, avec justesse, essayer de s’associer avec ceux qui se baladent par-ci par-là et ensemble constituer une force qui puisse assurer la sécurité du pays », croit-il.
Selon lui, « il est difficile de dire que nous avons une armée au sens propre du terme. Notre armée est constituée autour de la Direction générale de service de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE, la sécurité présidentielle) ».
Ces derniers temps, Goukouni Weddeye, ancien chef du Gouvernement d’union nationale de transition, alliance de groupes armés, a été beaucoup consulté par les acteurs politico-militaires de N’Djamena.