En insérant ces éléments radioactifs dans leurs cornes , la méthode des chercheurs viserait à mieux repérer ces animaux et limiter le braconnage.
En Afrique du Sud, les rhinocéros sont en voie d’extinction. Des chercheurs sud-africains veulent expérimenter un moyen a priori surprenant de lutter contre le braconnage des rhinocéros : introduire des matières radioactives dans leur corne. Cela pourrait, à terme, permettre de repérer et donc de décourager l’exportation illégale de cette partie de l’animal, qui se revend pour des sommes impressionnantes, rapporte Radio classique.
Derrière cette idée un constat simple fait par le Pr James Larkin, directeur de l’unité « Radiation et santé » à l’université de Witwatersrand de Johannesburg : « Il existe à travers le monde plus de 10 000 à 11 000 détecteurs de radiations dans les aéroports, les ports internationaux, les postes de frontières. » Il est donc particulièrement difficile de transporter du matériel radioactif incognito. Il souhaite donc rendre détectables par ces machines les cornes de rhinocéros.
Marché noir lucratif
En raison de leurs prétendues vertus médicinales ou plus simplement pour leur rareté, ces cornes peuvent atteindre au marché noir plus de 70 000 euros le kilogramme. Un tarif supérieur à celui de l’or ou de la cocaïne, note Radio classique. Par conséquent, les propriétaires de rhinocéros s’arment contre les braconniers ou vont jusqu’à couper la corne de leurs animaux de manière préventive. Plus de 5 000 rhinocéros ont été tués depuis 2014 en Afrique du Sud et quatre espèces sur les cinq sont considérées comme en danger « critique » d’extinction.
Le professeur Larkin souhaite donc insérer dans les cornes de certains individus des éléments radioactifs en infime quantité afin que ce trafic devienne plus risqué. « On a commencé par mettre des isotopes stables de carbone et d’hydrogène dans la corne des rhinocéros. Quand on aura fini la modélisation sur ordinateur et le travail en laboratoire, on commencera à utiliser des substances radioactives […]. On espère que ce sera en septembre […], mais ce sera seulement si on est certains que la technique est sûre pour ces animaux », détaille-t-il.