L’Organisation mondiale de la santé demande 20 millions de doses de vaccin COVID-19 pour les pays africains afin d’administrer des secondes doses à ceux qui ont reçu leur première injection.
Après trois semaines de baisse des taux d’infection au COVID-19 en Afrique, l’Organisation mondiale de la santé signale une augmentation des cas. Elle indique que ses derniers chiffres de plus de 4,7 millions de cas, dont 128 000 décès, indiquent une augmentation de 17 % par rapport à la semaine précédente.
La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, se dit préoccupée, mais il est trop tôt pour dire si l’Afrique est à l’aube d’une troisième vague.
« Il est certes trop tôt pour dire si l’Afrique est à l’aube d’une résurgence, cependant, nous constatons des augmentations dans un certain nombre de pays, nous suivons la situation de très près. Et nous voyons que nous sommes en équilibre sur le fil du rasoir », a-t-elle déclaré. « Cela rend donc le déploiement rapide des vaccins COVID-19 d’autant plus important. »
Selon Mme Moeti, l’Afrique du Sud représente près d’un tiers des 65 000 nouveaux cas signalés par l’OMS. Elle dit craindre que de nouvelles variantes du virus circulant en Afrique du Sud ne se propagent dans les pays voisins. Elle note que la Namibie et la Zambie font partie des 11 pays africains qui enregistrent le plus de cas.
Jusqu’à présent, 28 millions de doses de différents vaccins COVID-19 ont été administrées en Afrique, un continent qui compte 1,4 milliard d’habitants. Selon M. Moeti, l’Afrique a besoin d’au moins 20 millions de deuxièmes doses du vaccin Oxford-Astra Zeneca d’ici la mi-juillet pour que toutes les personnes ayant reçu la première dose soient totalement immunisées.
« L’Afrique a besoin de vaccins maintenant. Toute pause dans nos campagnes de vaccination entraînera la perte de vies et d’espoir », a-t-elle déclaré. « Il faut 200 millions de doses supplémentaires pour que le continent puisse vacciner 10% de sa population d’ici septembre de cette année. »
Mme Moeti appelle les pays qui ont vacciné leurs groupes à haut risque à partager leurs doses excédentaires avec l’Afrique. Elle note que la France est le premier pays à faire don à l’Afrique de dizaines de milliers de doses provenant de ses réserves nationales.
L’OMS indique que l’Union européenne s’est engagée à fournir plus de 100 millions de doses aux pays à faible revenu et que les États-Unis ont promis de partager 80 millions de doses avec les pays à faible revenu. D’autres pays riches ont déclaré qu’ils feraient de même.