Au regard de la position adoptée par la CEDEAO sur la situation au Mali, le Liberia exhorte l’entité sous régionale à rester fidèle à son principe qui est contre les changements non démocratiques de gouvernement.
Le gouvernement libérien condamne le coup d’Etat qui a eu lieu au Mali et considère que cette situation est synonyme à une deuxième prise de contrôle du pays par les militaires en neuf mois.
Action illégale
Dans une déclaration rendue publique lundi 31 mai 2021, après le sommet extraordinaire de la Cedeao par le ministère libérien de l’Information, des affaires culturelles et du tourisme, le Président George Weah a dénoncé « l’action illégitime » des militaires qui selon lui est totalement « inacceptable en vertu du protocole de la Cedeao sur la démocratie et la gouvernance ».
Selon le ministre de l’Information, Ledgerhood J. Rennie, le Président Weah a rappelé à ses homologues le 30 mai 2021 à Accra lors du sommet de la Cedeao que sa position sur la situation au Mali n’a pas changé.
Transition sans militaire
Le ministre Rennie a cité Weah en ces termes « Certains d’entre nous, y compris moi-même, avons soutenu que la direction de la transition ne devrait pas inclure l’Armée, car cela équivaudrait à admettre tacitement qu’un coup d’État a eu lieu ». Mais à l’opposé de ce qui avait été convenu « accepté et soutenu par la CEDEAO », Weah a déploré que cette situation va à l’encontre de « certains de nos principes démocratiques fondamentaux ».
En exhortant les dirigeants de la CEDEAO à ne pas compromettre les principes de l’organisation, le Président libérien a fait savoir qu’il aime le Mali et ses fils mais qu’il « ne soutiendra jamais une insurrection qui confisquera leurs libertés et droits démocratiques ».
Le Président Weah a prié ses homologues de la CEDEAO à rester fermes sur le principe fondamental de la tolérance zéro pour les changements non démocratiques de gouvernement, car chaque décision est à la limite de l’intégrité de l’organisation sous régionale.
Rappelons qu’a l’issue du sommet, la CEDEAO a suspendu le Mali en son sein en réponse au coup d’État de la semaine dernière et a déclaré que les autorités en place devront s’en tenir au calendrier de la transition pour un retour à la démocratie en février 2022. Les chefs d’État ont réclamé la libération immédiate de l’ancien Président et du Premier ministre de la transition, assignés à résidence, et la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil. Aucune sanction n’a été prise contre le Mali.