Le ministre de l’Information du Nigeria s’en est pris à Twitter pour avoir supprimé un tweet du président sur la guerre civile, l’accusant d’avoir deux poids, deux mesures.
Le géant des médias sociaux a déclaré que le message sur l’escalade de la violence dans le sud-est du pays avait enfreint ses règles après que certains Nigérians ont déclaré qu’ils le considéraient comme menaçant et comme une déclaration de guerre aux sécessionnistes.
« Beaucoup de ceux qui se comportent mal aujourd’hui sont trop jeunes pour être conscients de la destruction et des pertes de vies qui ont eu lieu pendant la guerre civile nigériane. Ceux d’entre nous qui sont restés 30 mois dans les champs, qui ont traversé la guerre, les traiteront dans la langue qu’ils comprennent », a déclaré le président dans le tweet qui a été retiré.
Il fait référence au brutal conflit séparatiste de 1967-70, qui a fait un million de morts.
« Twitter a peut-être ses propres règles, ce n’est pas la règle universelle », a déclaré le ministre de l’Information Lai Mohammed aux journalistes dans la capitale, Abuja.
« Si M. le président, où que ce soit dans le monde, se sent très mal et préoccupé par une situation, il est libre d’exprimer ce point de vue. »
Le sud-est du Nigeria a connu une vague d’incendies criminels contre des bureaux électoraux et des postes de police ces dernières semaines.
Les autorités ont imputé ces attaques à la branche armée d’un groupe séparatiste interdit, le Peuple indigène du Biafra (Ipob), qui a toutefois nié toute implication.
L’Ipob fait campagne pour l’indépendance du sud-est du Nigeria, où l’ethnie Igbo est majoritaire.
M. Buhari avait le droit d’exprimer sa consternation face aux violences commises par une organisation interdite, a déclaré le ministre de l’Information.
Le ministre a demandé si des tweets du leader de l’Ipob, Nnamdi Kanu, avaient été supprimés.
Il a de nouveau critiqué Twitter pour son rôle dans les manifestations qui ont balayé le pays l’année dernière contre les brutalités policières, et qui se sont fait connaître par leur hashtag Twitter #EndSars.
« La mission de Twitter au Nigeria est très, très suspecte », a déclaré M. Mohammed.
« Twitter a-t-il supprimé les tweets violents envoyés par Nnamdi Kanu ? Le même Twitter, pendant les manifestations #EndSars, qui finançait les manifestants de #EndSars. »