Si l’Union africaine (UA) soutient la candidature du Gabon pour le siège de membre non permanent réservé à l’Afrique centrale, le président congolais veut imposer la candidature de son pays.
Félix Tshisekedi a relancé, le 29 mai, la candidature de la République démocratique du Congo (RDC), au siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, qui est réservé à l’Afrique centrale pour la période 2022-2023 et dont le titulaire sera désigné le 11 juin à New York.
À quelques jours de l’élection, Libreville s’offusque contre les manœuvres diplomatiques de Félix Tshisekedi. Le président congolais veut imposer la candidature de son pays pour le compte de la sous-région Afrique centrale à qui un siège est réservé pour la période 2022-2023.
Croc-en-jambe
Dans le camp d’Ali Bongo, la démarche congolaise est assimilée à un croc-en-jambe diplomatique à l’encontre du Gabon dont la candidature avait déjà été validée par l’Union africaine lors de la 38e session ordinaire de son Conseil exécutif tenue en février dernier à Addis Abeba (Éthiopie).
Cette décision est d’autant plus inattaquable que le Gabon a été le seul pays d’Afrique centrale à déposer sa candidature dans « les formes requises et dans les délais impartis », insiste Libreville. De plus, au sein du groupe africain de New-York, les trois pays (Gabon, Tchad et RDC) s’étaient préalablement engagés par un accord formel, sous les auspices du doyen des ambassadeurs à l’ONU, à soutenir la candidature qui sera endossée par le Comité ministériel des candidatures de l’Union africaine.
Illégitimité
Pour l’ambassadeur du Gabon auprès de l’UA, Hermann Immongault, la candidature de la RDC est donc pour le moins illégitime et remet en cause le leadership de l’Union africaine ainsi que les textes de l’institution présidée depuis février dernier par Félix Tshisekedi. Car, l’UA avait pris la décision de valider préalablement les candidatures africaines avant les élections des membres du Conseil pour éviter que les pays aillent à ces élections en rangs dispersés. « L’UA fait désormais le choix strict du respect de ses textes… En toute légalité. En toute légitimité », a écrit le diplomate dans un tweet posté ce 3 juin.