Alors que certains souhaitent que cette décision s’étende à tous les sites du pays, d’autres rappellent que les gens se nourrissent de l’orpaillage.
Les sites aurifères artisanaux sont désormais fermés et toutes les activités liées à l’exploitation de l’or sont suspendues sur une partie du pays. L’annonce est du gouvernement burkinabé.
La fermeture des sites aurifères artisanaux dans la région du Sahel avait déjà été annoncée à cause des attaques terroristes. Elle s’étendait sur une période de trois mois, c’est-à-dire de janvier à avril dernier.
Cette fois, la suspension de toutes les activités liées à l’exploitation de l’or sur toute l’étendue des provinces de l’Oudalan et du Yagha est effective « jusqu’à nouvel ordre ».
Les attaques terroristes sont régulières sur les mines d’or artisanales. Ce métal précieux étant une manne pour la survie des groupes armés, d’après Lionel Bilgo, analyste des questions politiques.
« Le terrorisme est une forme d’économie. Pour survivre, il a besoin de moyens financiers. Il a besoin d’argent. Non pas seulement pour acheter des armes mais aussi pour enrôler des personnes », estime-t-il au micro de la Deutsche Welle.
Depuis 2016, d’après une étude menée par l’Observatoire économique et social du Burkina, les terroristes ont gagné environ 70 milliards francs CFA dans les attaques contre les mines et l’exploitation artisanale de l’or.
Les Burkinabés partagés
Depuis la décision gouvernementale de fermer les sites aurifères artisanaux, les Burkinabés sont partagés. Certains pensent qu’ « il faut étendre cette décision à tous les sites au Burkina ». Pour d’autres, « il n’y a pas de travail. Les gens se nourrissent de l’orpaillage. La vie avant tout mais les orpailleurs eux ils ne voient que l’argent avant tout ».
Interrogé, un autre citoyen fait savoir que « parfois, nous demandons à nos frères sur les sites d’orpaillage, de nous envoyer de l’argent à Ouagadougou. Si les sites sont fermés, ça sera compliqué ».
Selon Lionel Bilgo, il faut apporter l’économie et l’Etat là où l’économie et l’Etat burkinabè sont absents. Mais aussi, « montrer aux populations qu’elles sont d’abord Burkinabè et surtout qu’elles sont protégées, c’est aussi important. Et demander à ces populations de travailler à déradicaliser leurs membres, à dénoncer toute tentative d’enrôlement », affirme-t-il.