Cette démission intervient six mois après la réélection contestée du président Faustin Archange Touadéra.
Le Premier ministre centrafricain Firmin Ngrebada a annoncé ce jeudi 10 juin 2021 la démission de son gouvernement. Une démission qui intervient six mois après la réélection contestée du président Faustin Archange Touadéra.
« Nous allons savoir d’ici quelques heures si le Premier ministre est reconduit par le président », a précisé à l’AFP Albert Yaloké Mokpémé, le porte-parole de la présidence.
Bien avant, Firmin Ngrebada avait écrit sur son compte Twitter avoir remis sa démission et celle de son gouvernement au président de la République. L’ex-directeur de cabinet du président Touadéra occupait la Primature depuis février 2019. Il avait été l’un des grands ouvriers de l’accord de paix de Khartoum en février 2019 entre les autorités et les groupes armés qui contrôlaient alors 80% du territoire.
Les forces russes
Faustin Archange Touadéra a été réélu le 27 décembre 2020 dès le premier tour avec 53,16% des voix. Mais dans un scrutin émaillé de fraudes selon l’opposition, et auquel moins d’un électeur sur trois a pu participer, en pleine offensive rebelle dans un pays ravagé par la guerre civile.
Les principaux groupes armés avaient rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) pour renverser le régime. Mais ils sont tombés sur des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées : environ 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) présents depuis 2014.
Mais également des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes envoyés fin décembre par leurs pays respectifs au secours du président Touadéra et d’une armée démunie.
Les investissements russes dans le pays
Depuis, l’armée a récupéré une grande partie des plus des deux tiers du territoire que contrôlaient jusqu’alors des groupes rebelles grâce à l’engagement des renforts russes.
La semaine dernière, le Premier ministre avait effectué un déplacement à Saint-Pétersbourg, en Russie. Objectif : attirer encore davantage d’investissements russes dans le pays. Dans le même temps, la France avait confirmé le gel de son aide budgétaire et la suspension de sa coopération militaire avec la RCA, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise dirigée par Moscou.