Beaucoup d’Ivoiriens pensent que l’ancien président va reprendre toute sa place de leader face à Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.
Le retour de l’ancien président Laurent Gbagbo le 17 juin en Côte d’Ivoire aura des conséquences sur la vie politique de son pays. Beaucoup de ses compatriotes pensent qu’il va reprendre toute sa place de leader face au chef de l’Etat Alassane Ouattara, 79 ans, et l’ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans.
Laurent Gbagbo, qui a gardé un œil sur le parti qu’il a créé, le Front populaire ivoirien (FPI), espère participer à la politique de « réconciliation nationale » d’Alassane Ouattara et ne nourrit aucune revanche après l’humiliation de 2011, d’après ses proches.
Les images de son visage marqué lors de son arrestation dans sa résidence ravagée d’Abidjan, puis à l’Hôtel du Golf où il avait été transféré, restent gravées dans les mémoires des Ivoiriens.
« Les blessures ouvertes (…) ne sont pas refermées et il y a une peur des autorités de voir Gbagbo ré-agiter la rue, ce qui est une de ses marques de fabrique », croit Rinaldo Depagne, chercheur à l’International Crisis Group (ICG).
La présidentielle de 2010
Celui-ci participe activement à une « vraie réconciliation serait une bonne chose, car il a un poids considérable dans l’histoire politique de ce pays », dit-il.
Avec son retour va prendre fin « le trio » qui domine la vie politique ivoirienne depuis 30 ans : Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, le doyen, qui avait remplacé le président Félix Houphouët-Boigny à sa mort en 1993.
Laurent Gbagbo n’a jamais reconnu sa défaite contre Alassane Ouattara en 2010, mais les contacts entre les camps des deux hommes se sont intensifiés ces derniers mois pour négocier son retour dans « l’apaisement ».
Opposant à Félix Houphouët-Boigny ensuite à Henri Konan Bédié dans les années 1980 et 1990, l’ex-Chef de l’Etat s’est battu pour imposer le multipartisme dans son pays.